Aurélie Filippetti a eu raison de prendre quelques jours de congés, mais apprendra à l’avenir à en informer son cabinet et à « assumer ». C’est l'avis exprimé à la fois par Luc Chatel et Roselyne Bachelot ce 10 janvier: qu’Aurélie Filippetti s’envole pour l’île Maurice durant les fêtes - ainsi que l’a révélé le Lab le 9 janvier - ce n’est pas choquant.
« Mais qu’elle l’assume», tranche Luc Chatel dans la Matinale de Canal Plus.
Ce n’est pas normal de ne pas l’assumer.
[Mais] je trouve normal que les ministres aux rares moments où c’est possible puissent prendre quelques congés.
L’ancien ministre de l’Education avoue d'ailleurs avoir profité comme elle de ses rares instants de liberté, lorsqu’il était lui-même membre du gouvernement :
Je l’ai fait en son temps, on n’a pas beaucoup de jours de vacances quand on est ministre.
Quant à savoir si Aurélie Filippetti a fait une erreur en considérant qu’elle n’avait pas à informer son cabinet de sa destination, « dès lors [qu’elle] restait joignable », Luc Chatel préfère pointer un certain amateurisme du gouvernement de gauche :
On voit que l’apprentissage du pouvoir est une longue épreuve.
Dans Le grand 8 de D8, c'est une autre ex-ministre qui y va de son conseil à Aurélie Filippetti : Roselyne Bachelot explique ce 10 janvier que la ministre de la Culture n’aurait pas dû « mentir » sur quelque chose d’aussi « bête ».
Ce qu’il faut retenir c’est qu’il ne faut pas mentir en politique sur des choses aussi bêtes.
Et en profite pour donner au passage une petite leçon de media training à la ministre, qui devra se méfier à l’avenir des fact checkers :
Il y a maintenant en journalisme le fact-checking : on vérifie tout ce que faites et tout ce que vous dites.
Roselyne Bachelot s’accorde à dire avec Luc Chatel que la plus grosse faute d’Aurélie Filippetti n’a pas été de partir, mais de mentir :
Ca n’aurait été rien du tout si elle avait dit tout de suite, quand les journalistes l’ont interrogée : "Oui, j’avais demandé l’autorisation."
Contactée par le Lab après la publication de ses photos de vacances sur le site de Voici, Aurélie Filippetti avait confirmé avoir reçu une autorisation de François Hollande. « Ce voyage m’a été offert par mon compagnon. Dès que j’ai connu la teneur de ce cadeau, j’en ai averti le Président de la République, qui m’a autorisée à partir », a-t-elle fait savoir au Lab.
Une version confirmée par l’Elysée en ces termes :
François Hollande a autorisé Aurélie Filippetti à partir si loin à titre exceptionnel, pour des raisons privées.
La ministre de la Culture n'est pas, dans son ministère, dans un rythme d'urgence quotidienne, à l'inverse du ministre de l'Intérieur, par exemple.