Pour éviter l’exode de ses députés aux législatives, Jean-François Copé a proposé aux "différentes sensibilités de l’UMP de s’organiser en mouvements". Autrement dit, d’accorder aux différentes "chapelles" de la "cathédrale" UMP plus d’autonomie.
Pour la plus grande colère de ceux qui, comme Xavier Bertrand, patron de l’UMP de 2008 à 2010, sont hostiles à cette idée, et le font savoir.
"Moi, j'ai fait vivre les sensibilités sans toucher aux statuts"
L’UMP et ses mouvements, un micmac qui dure depuis la création du parti en 2002. Selon les mots de Nicolas Sarkozy, il y a la "cathédrale" et ses "chapelles", différents courants allant de la droite populaire aux centristes.
Depuis sa naissance, la reconnaissance de réels "mouvements" - avec des droits propres – est écrite noir sur blanc dans les statuts à de l’UMP mais aucun dirigeant n’a autorisé leur émergence. Résultats, il reste pour l’instant de simples "courants" parmi lesquels aucun ne prend l’ascendant sur l’autre: Droite populaire, Droite sociale, Droite humaniste.
Dans un entretien au Figaro, l’actuel secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, propose d'appliquer les statuts et de donner plus d’autonomie – et donc d’importance – à ces courants. Une sorte d’opération séduction auprès des députés concernés, pour éviter le délitement du parti. Car en cas de défaite de Nicolas Sarkozy le 6 mai, ces derniers pourraient bien choisir de concourir aux législatives sous une autre étiquette, plus proche de leurs idées.
C’est par exemple le cas des radicaux, qui pourraient préférer à l’UMP "l’Ares", soit "l’Alliance républicaine, écologiste et sociale" de Jean-Louis Borloo, qui regroupe plusieurs formations centristes. Le Rassemblement bleu marine de Marine Le Pen pourrait également séduire certains députés. Et l’heure du choix approche : les candidats devront choisir leur étiquette entre le 14 et le 16 mai.
La proposition de Copé, bouleversement pour l’avenir de l’UMP, fait plus que débat. Parmi les pro-mouvements, Jean-Pierre Raffarin a été le premier à annoncer que sa "famille", les "Humanistes de l’UMP" allait s’organiser en mouvement.
Chez les anti, Xavier Bertrand – ancien secrétaire général du parti – a bien fait comprendre son hostilité au projet. L’ancien patron du parti – de 2008 à 2010 – est en mode « nananananère », et l’a fait savoir dans Le Figaro, ce mercredi 3 mai :
Le PS, avec ses votes à tous les étages, n’est toujours pas mon modèle. (…) Moi, j’ai fait vivre les sensibilités sans toucher aux statuts et les radicaux n’ont pas quitté l’UMP.
Le député Damien Meslot, proche de Xavier Bertrand a renchéri en exhortant Jean-François Copé à "se concentrer sur le 6 mai et la victoire". Envisager la défaite ? C’est "indécent" :
L'heure doit être à la mobilisation totale pour que Nicolas Sarkozy gagne le second tour et non à préparer l'après-présidentielle. (…) On peut réfréner ses ambitions.