Les rangs de LREM, passablement vides pour l’allocution de Wolfgang Schäuble, président du Bundestag, lundi 23 janvier à l’occasion des 55 ans du traité de l’Elysée, continuent à alimenter les critiques. Richard Ferrand, président du groupe, est accusé de ne pas avoir assez battu le rappel de ses troupes contrairement à Christian Jacob. Mais l’éphémère ministre ne compte pas se laisser faire. Invité de CNews ce 24 janvier, il commence par s’insurger :
"C’est faux ! L’hémicycle n’était pas vide, il était insuffisamment peuplé !
"
Deuxième argument : la faute aux médias. Il continue :
"Vous savez aussi… J’ai lu dans toute la presse allemande ce qui a été écrit sur le discours qu’a tenu François de Rugy. J’ai regardé, j’ai cherché ce qui a été écrit dans la presse française…
"
Sous-entendu : pas grand-chose. Il termine :
"Je crois plus globalement que nous ne sommes pas collectivement assez investis, assez motivés dans ce moteur franco-allemand. Le discours de monsieur Schäuble était un discours qui donnait un nouvel élan à l’Europe. C’est aussi au moment où la coalition allemande va se former pour embrasser les propositions européennes du président Macron. Nous étions à un moment, nous sommes à un moment historique, qui en effet méritait que l’opinion publique soit plus concentrée, qu’on attire son attention sur ce qui s’est passé…
"
Une faute collective mais pas trop la sienne en fait. Un moment à voir en vidéo :
Il faut dire que les images du Bundestag plein pour François de Rugy lundi matin contrastaient avec celles de l’hémicycle français l’après-midi. La seule membre du gouvernement présente était Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes. Elle est même arrivée en retard.
Jean-Luc Mélenchon, invité au micro de RTL le 23 janvier, a dit avoir eu "honte" d'offrir aux Allemands l'image d'un hémicycle clairsemé pointant du doigt la responsabilité de LREM :
"Le matin, madame Merkel était présente dans l'hémicycle, tous les députés allemands étaient là, et nous l'après-midi, nous étions 130 sur 577. C'est pas acceptable ! Mon groupe, nous sommes 17, mais au moins nous étions six présents. C'est LREM qui n'était pas là. C'est une bonne partie de la droite. Et tout ça pourquoi ? Parce que monsieur le président de Rugy organisait ça en dépit du bon sens. Franchement, je vais vous dire, eh beh j'avais honte ! J'étais horriblement gêné, comme plein de gens, de voir cet hémicycle vide.
"
Pour mieux visualiser la double scène, voici ci-dessous une photo du Bundestag tweetée par François de Rugy et une de l'Assemblée diffusée par le député frontiste Ludovic Pajot.
Peut-être pouvons-nous partager ensemble un vœu : que, dans l’Histoire que raconteront demain ces murs, ces pierres, à leurs visiteurs futurs, ces moments que nous partageons trouveront leur place, laisseront leur trace.#TraitéElysée#ElyseeVertragpic.twitter.com/rIH9b9yIu7
— François de Rugy (@FdeRugy) 22 janvier 2018
L'amitié franco-allemande ne passionne les députés que sur les plateaux de télévision visiblement #Hémicyclevide#DirectANpic.twitter.com/PjcuGu3Yhp
— Ludovic PAJOT (@ludovicpajot) 22 janvier 2018
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