Accoyer fait la guerre tout seul

Publié à 16h15, le 11 janvier 2012 , Modifié à 19h25, le 12 janvier 2012

Accoyer fait la guerre tout seul
Bernard Accoyer pendant ses vœux à la presse le 11 janvier 2012. (Maxppp)

Bernard Accoyer a affirmé mercredi , au milieu des circonvolutions d'usage de sa cérémonie de voeux, que si Nicolas Sarkozy n'était pas réélu, "les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre". Pourtant, le président lui-même a jugé que Bernard Accoyer allait trop loin. A quoi ça sert que Ducros il se décarcasse ?

  1. Sarkozy lâche Accoyer

    Pour ses voeux aux fonctionnaires, Nicolas Sarkozy a choisi Lille. L'occasion pour lui de saluer Martine Aubry. Et pour elle d'adresser directement un message au chef de l'Etat : stop aux petites phrases. Le président lui a répondu : "Je partage votre avis d'ailleurs sur Bernard Accoyer."

    Info bonus : Avant même cet échange, Martine Aubry et Nicolas Sarkozy avaient déjà pu se saluer. A l'arrivée du chef de l'Etat, la maire de Lille lui avait lancé : "Cette année, je n'ai pas eu le coeur de vous faire un cadeau, car vous n'avez pas fait de cadeau aux Français."

    "Le vélo, je l'utilise dans le Var l'été", lui a répondu le président. "Oui, c'est un vélo robuste parce qu'il est fabriqué dans le Nord", a conclu Martine Aubry, selon l'Express .

  2. Lui ou le chaos ?

    Sur lcp.fr

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    Mesdames, Messieurs,

    2012 sera une année de vérité.

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    Mercredi midi, salle des fêtes de l'hôtel de Lassay . Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale finit son discours. Avant de répondre aux journalistes de la presse parlementaire, Bernard Accoyer, le député UMP de Haute-Savoie  attaque sans le citer le programme de François Hollande, "programme archaïque et utopique" qui "mettrait en danger notre modèle social". Et l'élu de droite de dénoncer les propositions socialistes sur le quotient familial ainsi que le nucléaire.

    Puis le Président de l'Assemblée Nationale conclut : 

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    La gravité de la situation exige un cap et ne saurait s’accommoder ni de flou, ni de valses hésitations sur des sujets essentiels.

    Ne nous y trompons pas : si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre.

    "

    Cliquez-ici pour lire l'intégralité de son discours.

  3. Accoyer se dit mal compris

    Sur assemblee-nationale.fr

    Bernard Accoyer a vainement tenté de calmer le tollé en affirmant, grand classique, que ses propos avaient été "tronqués et déformés" et n'étaient pas partisans.

    EXTRAIT du communiqué envoyé à l'AFP et en ligne sur le site de l'Assemblée

    "

    L’extrait concerné […] fait état d’un constat et d’une analyse qui ont vocation à s’appliquer quelle que soit la majorité qui sera en place à l’issue des prochaines échéances électorales.

    Il indique qu’en cas d’inaction et d’absence de prise de responsabilité face à la crise, les conséquences économiques et sociales pourraient être dramatiques pour notre pays.

    Toute autre interprétation n’a aucun fondement.

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    Trop tard....

  4. L'opposition s'insurge

    Les poids lourds socialistes sont immédiatement montés au créneau dans le courant de l'après midi :

    • Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat  a appelé "son homologue de l'Assemblée Nationale à plus de retenue dans les propos, car il y a des mots qui sont lourds de signification et que l'on se doit de ne pas employer dans un débat républicain".
    • Benoit Hamon, porte-parole du PS a dénoncé un comportement "indigne".
    • Laurent Fabius, ancien Président socialiste de l'Assemblée Nationale a a qualifié cette déclaration de "choquante, absurde" et "stupide".
    • Bruno Le Roux, un des porte-parole de François Hollande, a dénoncé "un nouveau dérapage de la campagne Sarkozy".
    • Roland Muzeau, chef de file des députés communistes, les déclarations de M. Accoyer :
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    rappellent les heures les plus sombres qu'ait traversé notre pays lorsque certains proféraient 'plutôt Hitler que le Front populaire'.

    "

    A lire aussi : les réactions de Jean-Marc Ayrault et Henri Emmanuelli dans les tweets ci-dessous.

  5. Twitter s'amuse

    Sur storify.com

    [View the story "Sarkozy réélu ou la guerre" on Storify ]

  6. Ce sujet se construit avec vous !

    Cette déclaration vous fait penser à d'autres petites phrases fracassantes de Bernard Accoyer ou d'autres hommes politiques ? Déposez vos liens dans les commentaires ci-dessous. Nous réactualiserons cet article avec vos contributions !

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