Accueil agité pour Hollande à Dijon : aucune interpellation mais des exfiltrations musclées

Publié à 20h07, le 11 mars 2013 , Modifié à 22h49, le 11 mars 2013

Accueil agité pour Hollande à Dijon : aucune interpellation mais des exfiltrations musclées
(Capture France Télévisions)

EXFILTRATION - Une ambiance tendue. Un président "interpellé". Des mécontents expulsés de force. François Hollande est à Dijon pour deux jours afin de rassurer les Français qui souffrent. Mais les journaux télévisés vont surtout montrer la façon dont son service de l'ordre, à cran, a systématiquement exfiltré manu militari tout contestataire un peu bruyant qui tentait d'entrer en communication avec le président.

Le Lab, à Dijon, essaye de faire un point le plus précis possible.

Quand ? 14 heures, ce lundi 11 mars. Premier arrêt de la caravane présidentielle. L'Elysée a soigneusement câlé une "visite du quartier des Grésilles", au nord-est de la préfecture de Côte-d'Or, puis une séance de signature de contrats 'emplois d'avenir'" puis une "rencontre avec des jeunes".

Concrètement, François Hollande arrive donc avec quatre minutes d'avance à la gare de Dijon puis se rend en voiture avenue des Grésilles pour une déambulation comme il en a tant fait pendant la campagne présidentielle. Sauf que maintenant il est président de la République. Un président, impopulaire, d'une France en guerre. 

Qui sont les protestataires ? D'après nos constatations, des hommes de l'union syndicale Solidaires sont les premiers à crier "Monsieur Hollande, où sont passées vos promesses ?".

Quelques minutes plus tard, un autre homme crie lui aussi "Elles sont où vos promesses?", devant l'objectif de Public Sénat. Deux policiers en civil le soulèvent et l'emportent à quelques dizaines de mètres.

Une vidéo notamment reprise par Public Sénat.

La même scène, sous un autre angle, tournée par France 3 Bourgogne : 

Quelques minutes plus tard, encore un autre s'époumone à proximité de François Hollande "C'est un accord [sur l'emploi] seulement pour le patronat ! Où est le président de tous les Français ?".

Deux policiers s'approchent, l'empoignent par le col en resserrant son écharpe autour de son cou et l'éloignent au pas de course, en le soulevant du sol, devant les badauds qui ouvrent des yeux ronds.

Difficile de déterminer si ces cris sont arrivés jusqu'aux oreilles du chef de l'Etat. Interrogé par le Lab sur ces démonstrations de force quelques minutes plus tard, un  conseiller elyséen a assuré découvrir cette action des forces de l'ordre et n'avoir donné aucune consigne. 

L'impression générale. Le ressenti, sur le terrain, au passage de François Hollande est, moins que l'agressivité, l'indifférence générale. Quelques (très) timides applaudissements par endroit. Une poignée de mécontents écartés manu militari au moindre cri. De nombreux lycéens tout contents de se prendre en photo en compagnie du président avec leurs téléphones portables. Mais la foule n'est pas vraiment au rendez-vous en ce lundi. 

En témoigne ce plan large : 

 

Aucune suite judiciaire.  Interrogé par Le Lab en début de soirée, ce lundi, François Perrault, directeur départemental de la Sécurité publique de Côte-d'Or indique que les policiers n'ont procédé "à absolument aucune interpellation, ni même un seul relevé d'identité. Il s'agit là d'un simple principe de sécurité. Quand on repère quelqu'un qui manifeste une envie potentielle de s'en prendre à l'intégrité physique du chef de l'Etat, des fonctionnaires ont immédiatement le devoir de l'écarter."

Du rab sur le Lab

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