Affaire Tapie : la schizophrénie du PS sur l’ancienne ministre UMP et patronne du FMI Christine Lagarde

Publié à 10h59, le 23 mai 2013 , Modifié à 10h59, le 23 mai 2013

Affaire Tapie : la schizophrénie du PS sur l’ancienne ministre UMP et patronne du FMI Christine Lagarde
Christine Lagarde. (Reuters)

DOUBLE DISCOURS - Le vent tourne. Prompts à dénoncer l’arbitrage rendu par Christine Lagarde dans l’affaire Tapie lorsqu’elle était ministre de l’Economie de Nicolas Sarkozy, les socialistes sont aujourd’hui beaucoup plus mesurés.

Alors que la directrice générale du FMI est entendue ce jeudi 23 mai par la Cour de justice de la République, la majorité tient un double discours. Un double discours dans lequel l’ancienne ministre UMP est attaquée et l'actuelle patronne du FMI protégée.

Ainsi, Bruno Le Roux, patron des députés socialistes, ce 23 mai, sur i>Télé, a vanté le travail de Christine Lagarde à la tête de l’institution internationale :

Madame Lagarde a de hautes responsabilités qu’elle assume parfaitement. On peut soutenir Christine Lagarde pour le travail qu’elle fait au FMI mais la nomination ne vaut pas excuse pour ce qui a été fait en France.

Et d’ajouter :

La France a-t-elle été lésée ? C’est à cette unique question qu’il faut répondre.

Même son de cloche chez Marisol Touraine, invitée de la matinale de LCI, pour qui "la seule préoccupation du gouvernement est de s’assurer que les intérêts de l’Etat n’ont pas été lésés".

Ainsi, "c’est au regard de la procédure qui s’engage que le gouvernement décidera, ou non, d’être partie civile dans la procédure".

Porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem ne dit pas autre chose. Sur BFM TV, la ministre a ainsi insisté sur le fait que Bercy envisageait un recours seulement "s'il ressortait de la procédure en cours que l'arbitrage avait été rendu dans des conditions empreintes de fraude".

Si l’exécutif se montre plus frileux dans sa dénonciation de l’arbitrage que lorsque le PS était dans l’opposition, c’est parce qu’après "le départ tonitruant de Dominique Strauss-Kahn du FMI au printemps 2011, une nouvelle affaire mettant en cause la crédibilité d’une des plus hautes personnalités françaises sur la scène internationale serait des plus inappropriés", selon le Parisien de ce jeudi. Une crainte bien présente à l’Elysée qui a, selon le Monde daté du 23 mai, confirmé à la patronne du FMI le soutien de François Hollande.

C’est pourquoi Pierre Moscovici maintient sa confiance en la patronne du FMI, même s’il se réserve la possibilité de se constituer partie civile. Le 5 mai, sur Europe 1, le patron de Bercy déclarait ainsi :

Elle fait un très bon travail au FMI et elle a toute la confiance du gouvernement.

Christine Lagarde, ex-ministre UMP de l'Economie, a commencé jeudi matin à s'expliquer devant la cour de justice de la République sur la décision de l'Etat de recourir à un tribunal arbitral pour solder le litige avec Bernard Tapie après la vente d'Adidas. Ce tribunal avait octroyé 285 millions d'euros à Bernard Tapie (400 millions avec les intérêts).

 

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