Affaire Théo : Gilbert Collard appelle à "purger les banlieues"

Publié à 10h45, le 14 février 2017 , Modifié à 10h50, le 14 février 2017

Affaire Théo : Gilbert Collard appelle à "purger les banlieues"
© PATRICK KOVARIK / AFP

Depuis le début de l’affaire Théo, le 2 février, le FN a très clairement choisi son camp : il a pris fait et cause pour les forces de l'ordre. C’est Marine Le Pen qui déclare  que "son principe de base" est de "soutenir les forces de police et de gendarmerie". C’est Florian Philippot qui dénonce "les violences de racailles". C’est Nicolas Bay qui insiste surtout les violences urbaines plutôt que de parler des violences subies par le jeune homme.

Invité de l’émission Territoires d’infos sur Sud Radio et Public Sénat ce mardi 14 février, Gilbert Collard s’est inscrit dans la droite ligne de ces positions. Le député Rassemblement Bleu Marine (RBM) du Gard a réagi aux propos  de Jean-Luc Mélenchon. Dimanche 12 février, le candidat à la présidentielle de la France insoumise avait appelé à "purger dès maintenant les éléments malsains" de la police. Il avait dans la foulée estimé que "les deux ou trois (policiers, ndlr) qui sont inculpés (quatre en réalité dans l’affaire Théo, ndlr) doivent être immédiatement radiés de la police nationale". Voilà la réponse de Gilbert Collard :

 

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- Gilbert Collard : Je trouve intéressant d’un point de vue sémantique qu’il utilise le mot de ‘purge’. Ça a un petit relent stalinien qui échappera à beaucoup sûrement. Je pense qu’il ferait bien de se purger lui-même. Jean-Luc Mélenchon, c’est la faucille et le clystère. A priori, pourquoi dire qu’on veut purger la police ?

- Journaliste : Vous avez la secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes Juliette Méadel qui s’exprime et qui dit que l’affaire Théo c’est un acte raciste de la part de la police…

- Gilbert Collard : C’est un outrage qu’elle a fait. De quel droit elle insulte les policiers ? Ce sont les banlieues qu’il faut purger, ce n’est pas la police. Si un policier commet une infraction il relève d’une enquête, il relève d’un juge, il relève du tribunal et il sera condamné. Arrêtez a priori de casser du flic parce qu’il est flic. Moi, ce qui me scandalise, c’est ce qu’il se passe dans les banlieues aujourd’hui. Maintenant si l’enquête des juges nous dit qu’effectivement il s’est passé des choses inadmissibles, la condamnation tombera.

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Malgré le témoignage de Théo  sur son interpellation, une déchirure de l’anus de 10 cm de long et l’incapacité totale de travail (ITT) de 60 jours prescrite au jeune homme, le député frontiste ne semble donc pas convaincu des violences commises contre lui. Un peu plus tard lors de cette interview, Gilbert Collard a de nouveau évoqué les banlieues, alors que des violences urbaines éclatent depuis quelques jours. Il a déclaré :  

 

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Vous ne vous rendez pas compte que les banlieues vont un de ces quatre matins provoquer une guerre civile et communautariste en France par la faute de ces gouvernements qui ont tout laissé faire depuis des années et des années.

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Les propos de Gilbert Collard ressemblent à ceux de Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2005. Ce jour-là, le ministre de l’Intérieur de l’époque avait assuré qu’il allait "nettoyer au Kärcher la cité des 4000", à La Courneuve.

François Hollande s’est rendu ce mardi matin à Aubervilliers pour tenter d’apaiser la situation. Ce n’est pas gagné : selon une journaliste de Libération, le président de la République a été accueilli par une habitante criant "Police violeurs assassins".

 

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