AGAIN AND AGAIN - Mais quelle a été l'implication d'Aymeric Chauprade dans l'évasion des deux pilotes français de République Dominicaine, soupçonnés de trafic de drogue ? L'eurodéputé FN, qui s’est d’abord voulu très mystérieux, a ensuite expliqué avoir pris part à la première partie de l'évasion, celle qui consistait à extraire les pilotes du territoire dominicain. Et ça ne passe pas vraiment auprès de la direction du parti d'extrême droite.
Ainsi, Marine Le Pen, invitée de l'émission Questions d'info LCP/France Info/Le Monde/AFP le 4 novembre, a pris ses distances avec l'eurodéputé. Elle dit ceci :
"Je désapprouve qu'il prenne une initiative personnelle qui engage, au moins dans l'image que ça donne, le FN.
"
Elle ajoute :
"Le bureau exécutif se réunira et probablement évoquera ce sujet. Les membres du bureau exécutif demanderont que ce sujet soit abordé.
"
Si la présidente du FN prend soin de rappeler que son parti n'a "rien à voir dans cette affaire", c'est la première fois qu'un responsable frontiste affirme que l'action d'Aymeric Chauprade engage "au moins dans l'image que ça donne" le FN. Le même jour, sur France Info, Florian Philippot évacuait encore :
"Le FN n'est rien allé faire dans cette galère du tout. Ce sont des personnes, des individus, qui ne l'ont pas fait en tant qu'eurodéputés.Monsieur Chauprade l'a fait dans sa vie privée, donc il est responsable de ses actes, avec un ami à lui, manifestement. Mais le FN n'a rien à voir là-dedans. Ce sont des personnes qui font des choses dans leur temps libre et qui prennent leurs responsabilités.
"
Ce n'est pas la première fois que l'eurodéputé met dans l'embarras la présidente de son parti, dont il a été le conseiller. D'ailleurs, comme le révèle un journaliste de Libération, Marine Le Pen est presque habituée :
MLP : "Il ne vous a pas échappé qu'il a l'habitude de faire et de dire strictement ce qu'il veut, sans en référer à la direction du FN".
— Dominique Albertini (@dom_albertini) November 4, 2015
Ainsi, après avoir évoqué ouvertement le terme de "cinquième colonne" dans une vidéo, l'eurodéputé avait été critiqué par Marine Le Pen qui jugeait qu'il la mettait "en danger médiatique" avec ce genre de propos. C'est d'ailleurs pour cette raison que la cheffe frontiste lui avait retiré son titre de "conseiller spécial".
Ironie du sort : depuis, cette théorie a depuis conquis de nouveaux adeptes... chez Les Républicains.