Entre Michèle Delaunay et Alain Juppé, la querelle est ancienne. Elle se crystallise ce 7 janvier sur fond d'affaire Dieudonné.
D'un côté l'édile de Bordeaux, premier maire à annoncer qu'il interdirait son spectacle dans sa commune le 26 janvier, quelques heures à peine après l'envoi d'une circulaire en ce sens par Manuel Valls. De l'autre, l'actuelle ministre, qui a ravi en 2007 le siège de député de Gironde à son vieux rival, et qui voit dans cette annonce une forme d'opportunisme.
Depuis lundi soir, Michèle Delaunay multiplie les messages sur Twitter pour rappeler qu'Alain Juppé a permis l'installation de l'église traditionaliste Saint-Eloi à Bordeaux, tenue par la fraternité lefébvriste Saint-Pie-X, et qu'il n'a pas jugé bon d'agir contre des propos antisémistes révélés en 2010 lors d'un reportage des Infiltrés sur France 2 [>> lire à ce sujet cet article de Rue89 ] :
@aqui_fr se souvient-il d'avoir installé st Éloi à Bordeaux et des propos antisémites révélés par l'émission "les infiltrés" ?
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) 6 Janvier 2014
La ministre dénonce dans ses échanges avec un internaute "l'opportunisme" et "l'indécence" d'Alain Juppé :
@louisDLRB@alainjuppe@journalsudouest non, opportunisme et indécence relativement aux révélations des "infiltrés"
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) 6 Janvier 2014
Michèle Delaunay va également retweeter des messages disant qu'Alain Juppé "invente l'indignation variable"à Bordeaux.
Le maire bordelais a été le premier à annoncer le 6 janvier qu'il mettrait en application, via le préfet de Gironde, la circulaire du ministère de l'Intérieur pour interdire les spectacles contenant de très nombreux propos antisémites de Dieudonné Mbala Mbala.