#PRISUNICGATE - Voici venir, après l’affaire du pain au chocolat à "10 ou 15 centimes" de Jean-François Copé, celle du Prisunic d’Alain Juppé. Invité de France 3 dimanche 13 novembre, le candidat à la primaire de la droite est interrogé sur le revenu universel de base. Pour le maire LR de Bordeaux, de multiples questions se posent : "Est-ce que c’est un revenu véritablement universel ? Est-ce que tout le monde va le toucher, de madame Bettencourt jusqu’à la vendeuse de Prisunic ? Universel, ça veut dire ça. Et à quel niveau on le place ?"
Et voilà-t-il pas qu’Alain Juppé, 71 ans, devient l’objet de moqueries sur les réseaux sociaux parce qu’il a évoqué une enseigne disparue en 2002, soit il y a quatorze ans. Petite boulette ou véritable déconnexion de la réalité ? Ce lundi sur RTL, l’ancien Premier ministre s’explique en insistant trèèès lourdement sur le fait qu’il fait ses courses lui-même, citant pas moins de quatre enseignes :
"Je voudrais vous rassurer tout à fait. Je salue la vigilance de tous les observateurs. Je fais mes courses moi-même à Bordeaux. Je vais pas, effectivement, au Prisunic. Je vais à Monoprix, je vais à Auchan et je vais à Simply Market ou à Carrefour Market. Donc si vous voulez, on ira les faire ensemble. Vous voyez que je vis dans le monde réel. Je fais la queue à la caisse de ces différents magasins.
"
Alain Juppé poursuit en ironisant sur l’impact "épouvantable" qu’aurait cette boulette sur sa candidature :
"C’est pas sérieux quand même, c’est anecdotique. Venez à Bordeaux, venez dans mon quartier et vous demanderez aux gens s’ils me voient souvent, non pas au Prisunic, dont acte. Je bats ma coulpe. J'ai fait une énorme connerie. C’est épouvantable. Ça disqualifie ma candidature à la présidence de la République, je le reconnais volontiers. Mais ils vous diront qu’ils me voient régulièrement au Monoprix près de la mairie pour aller faire mes courses et acheter mon petit-déjeuner du lendemain matin. Voilà, c’est ça pour moi la vraie vie. [...]
Arrêtons de caricaturer. Les hommes politiques ne vivent pas comme ça dans une espèce de donjon extérieur. Quand on est maire depuis vingt ans, on sait ce que c’est que - pardon, à nouveau, les supérettes de proximité. Mais c’est peut-être pas comme ça que ça s’appelle.
"
On sent que le maire de Bordeaux était à deux doigts de redire le nom de la fameuse enseigne, mais il s'en empêche juste à temps.
Cet ancrage dans le réel, Alain Juppé l’avait déjà mis en scène après l’affaire du pain au chocolat. "Je vais souvent à la boulangerie à côté de chez moi le dimanche matin, j'achète un croissant, un pain au chocolat, ou plutôt une chocolatine [sic] et une ficelle et j'en ai pour trois euros", avait-il détaillé .