Benoît Hamon a déjà été accusé de faire le jeu du FN par un membre du gouvernement. C'était en décembre 2014 et l'attaque était signée Stéphane Le Foll. Rebelote ce mardi 31 mai, cette fois par la voix d'Alain Vidalies.
Sur France Inter, le ministre des Transports est interrogé sur la volonté d'une partie des députés de gauche, y compris les frondeurs du PS dont Benoît Hamon, de déposer une nouvelle motion de censure si le texte de la loi Travail ne bouge pas et si l'exécutif utilise à nouveau le 49.3. Et le membre du gouvernement prévient : cela ferait le jeu du FN. Il dit :
"- Alain Vidalies : Je lui réponds que quand on est de gauche dans un pays où le Front national fait 35%, on a beau m'expliquer tous les matins que c'est à cause de la politique qu'on mène que les gens sont perdus... L'extrême droite, elle monte partout en Europe.
- Léa Salamé : Votre réponse à monsieur Hamon, c'est le Front national ?
- Alain Vidalies : Oui, ma réponse c'est de dire que quand on est de gauche, on a une responsabilité historique aujourd'hui, c'est de se rassembler et de pas s'exonérer de cette responsabilité et de cette situation. Chacun connaît mon histoire, j'appartiens plutôt à cette famille-là, mais je pense qu'aujourd'hui, en termes de priorités, il faut rassembler les républicains de gauche et les écologistes.
"
Des propos qui font aussi écho à ceux de Patrick Kanner, le 24 mai, qui expliquait que la loi Travail pouvait (indirectement) permettre de lutter contre la montée de l'extrême droite.
> À relire : Quand Alain Vidalies flingue la philosophie générale du projet de loi Travail
Benoît Hamon a quoi qu'il en soit peu goûté les propos d'Alain Vidalies, se demandant ironiquement sur Twitter s'il devait "voter la loi Travail en l'état parce que le FN est à 35%" :
Si je comprends bien Alain Vidalies : parce que le FN est à 35%, je dois voter la #LoiTravail en l'état. https://t.co/6DYBkmBZJv
— Benoît Hamon (@benoithamon) 31 mai 2016
Pour rappel : après l'utilisation du 49.3 à l'Assemblée pour faire adopter sans vote la loi Travail faute de majorité, 56 élus de gauche (dont 28 socialistes) avaient échoué à déposer une motion de censure du gouvernement, à deux députés près. Le débat parlementaire se poursuivant, il semble très probable que ce scénario se répète, l'exécutif montrant sa détermination à ne pas reculer quand la gauche continue de protester contre l'article 2 du projet de loi, principalement. Parviendraient-ils alors à déposer leur motion ?