Anne Hidalgo liste les dix arrondissements parisiens qu'elle veut réserver à des femmes

Publié à 17h46, le 28 août 2013 , Modifié à 08h51, le 29 août 2013

Anne Hidalgo liste les dix arrondissements parisiens qu'elle veut réserver à des femmes
(Maxppp)

C'est l'un des principes fondateurs de la campagne d'Anne Hidalgo : rendre la parité effective entre les maires d'arrondissements parisiens. La candidate socialiste à la mairie de Paris souhaite non seulement présenter autant de têtes de liste femmes que de têtes de liste hommes, mais elle compte également leur donner la même chance d'accès à la mairie. Autrement dit, ne pas les caser dans des arrondissements impossibles à remporter.

Ce 28 août, et cinq jours avant une validation par le bureau fédéral du PS, Anne Hidalgo a détaillé devant quelques journalistes les arrondissements qui devraient être réservés à des femmes. Les voici :

- le 2e arrondissement. Maire actuel : Jacques Boutault, EELV.

- le 5e arrondissement. Maire actuel : Jean Tibéri, UMP.

- le 7e arrondissement. Maire actuelle : Rachida Dati, UMP.

- le 8e arrondissement. Maire actuel : François Lebel, UMP.

- le 9e arrondissement. Maire actuel : Jacques Bravo, PS.

- le 12e arrondissement. Maire actuelle : Michèle  Blumenthal, PS.

- le 14e arrondissement. Maire actuel : Pascal Cherki, PS.

- le 15e arrondissement. Maire actuel : Philippe Goujon, UMP (et arrondissement dans lequel Anne Hidalgo veut se présenter).

- le 18e arrondissement. Maire actuel : Daniel Vaillant, PS.

- le 20e arrondissement. Maire actuelle : Frédérique Calandra, PS.

Quatre arrondissements à reprendre à l'UMP, six déjà aquis par la gauche ... beaucoup devraient donc réussir à s'imposer.

Mais réserver ces arrondissements à des femmes suppose, lorsque l'actuel édile est un homme socialiste, de réussir à le convaincre de ne pas se représenter. Anne Hidalgo s'y est retrouvée confrontée avec Pascal Cherki, maire d'un des arrondissements visés, homme mais aussi cumulard, qui a fini par annoncer officiellement ce mercredi qu'il renonçait à prendre la tête de liste pour se placer numéro 2 dans le 14e arrondissement.

La situation est la même avec Jacques Bravo dans le 9e et Daniel Vaillant dans le 18e. Officiellement, ce sont les militants qui seront chargés de trancher entre les différents candidats lors d'un vote interne en sections le 10 octobre. En réalité, ce "vote démocratique" que l'équipe d'Anne Hidalgo met beaucoup en avant est très encadré, voire même verrouillé.

Voici la méthode Hidalgo résumée au Lab par la candidate elle-même :

On a une grande part de démocratie interne, ce qui n'empêche pas un pilotage politique.

Dit autrement :

Le vote des militants est la base. Mais je donne mes intuitions sur la bonne stratégie pour conduire à la victoire.

Traduction : donner le choix aux militants oui, mais à condition que les profils qui leur sont proposés correspondent à la ligne politique voulue par Anne Hidalgo, non cumulards et conforme à son plan parité. Ce qui restreint passablement leur choix

Pour Pascal Cherki devenu, depuis qu'il a renoncé à se présenter, porte-parole et conseiller politique de la candidate, "c'est un processus de décision politique nécessaire, sinon tout explose". 

Concrètement, et sauf exceptions, les têtes de liste seront déjà décidées en interne dans chaque section avant d'être soumises au vote des militants le 10 octobre. Seul moyen d'aboutir à la parité et à l'absence de candidat cumulards. Pascal Cherki assume ce côté realpolitik :

On est obligé de le faire et de l'imposer. C'est ça la direction politique.

Anne Hidalgo, quant à elle, refuse de dire qu'elle "impose" quoi que ce soit. La candidate "discute" beaucoup et cherche à convaincre les "anciens" de seconder les nouvelles en devenant numéro 2 des listes. C'est exactement la négociation menée avec le député-maire du 18e arrondissement Daniel Vaillant. Négociation qui n'a pas encore abouti.

La stratégie est de nous conduire à la victoire, sans brutalité et dans le collectif, c'est ça ma méthode.

Pas de "brutalité" donc, mais Anne Hidalgo n'échappe pas aux tensions. Bernard Rullier, conseiller parlementaire de François Hollande, implanté dans le 5e arrondissement depuis longtemps, mène actuellement la fronde en refusant qu'on lui impose Marie-Christine Lemardeley comme tête de liste, et sans vote des militants. Une autre histoire à lire par ici.

Du rab sur le Lab

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