Selon un sondage CSA commandé par Terra Femina, Anne Sinclair est la "femme la plus marquante de l'année 2011". Un résultat que les blogueurs, twittos et journalistes se sont empressés de commenter... et de critiquer. en effet, pour beaucoup, cette "distinction" n'aide pas franchement la cause des femmes. Le Lab sélectionne pour vous les meilleures réactions.
Anne Sinclair, le "courage" d'une femme
Sur Terra Femina
Anne Sinclair est la personalité féminine la plus marquante de l'année 2011, révèle un sondage CSA commandé par le site Terra Femina. C'est son "courage" qui lui a permis de glaner la première place du classement, estime la rédaction du magazine féminin en ligne.
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Sa ténacité et son soutien sans faille à l’ex-directeur du FMI lui valent d’être sacrée femme de l’année. "Anne Sinclair est pour les femmes à la fois une héroïne et une contre-héroïne", analyse Véronique Morali, présidente de Terra Femina, "les femmes s’identifient à elle ou se questionnent sur leur propre attitude à l’aune de son comportement".
"La femme de DSK est suivie par Christine Lagarde et Martine Aubry. A noter que les hommes interrogés ont placé Christine Lagarde en tête.
Le retour de la "femina dolorosa"
Le site féministe Les Nouvelles news en profite pour réactualiser une analyse produite le premier septembre dernier à la sortie d'un sondage où près de 60% des Français déclaraient avoir une "bonne image" d'Anne Sinclair.
Selon Isabelle Germain, journaliste engagée et féministe, cette admiration du supposé courage d'Anne Sinclair est le retour de la femina dolorosa : la figure de la femme soumise qui se sacrifie pour sa famille quoi qu'il advienne.
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Prenez-en de la graine, les filles ! L’image de la femme sacrificielle, que les générations précédentes ont essayé de balayer, est de retour.
"Lire ici l'analyse complète de la rédaction des Nouvelles News à ce sondage.
Un résultat "consternant mais pas étonnant"
Sur Tout a l'ego
La blogueuse Sophie Gourion consacre un billet de blog au sondage classant Anne Sinclair femme de l'année. Celle qui se définit comme une "geek-féministe" pointe aussi vers un vote en ligne organisé par le magazine Grazia faisant également d'Anne Sinclair l'héroïne de l'année. Pour la blogueuse, ces résultats sont consternants mais pas surprenants au regard de comment les femmes sont représentées dans les médias.
EXTRAI
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Mais est-ce vraiment étonnant au regard du tapage médiatique qui n’a eu de cesse d’élever Anne Sinclair au rang de femme sacrificielle? Les femmes manquent-elles à ce point de modèles de réussite féminine qu’elles préfèrent s’identifier à une femme trompée plutôt qu’à la présidente d’une institution internationale ? Ou ont-elles intériorisé parfaitement la vision de la femme véhiculée par les médias ?
"En savoir plus :le rapport de la Documentation française sur l'image des femmes dans les médias.
Anne Sinclair, "qu'a-t-elle d'autre à cacher ?"
Sur Cpolitic
Le blogueur CPolitic décortique dans un long billet de blog les connexions entre Anne Sinclair et le site Terra Femina qui font, selon lui, peser des soupçons sur l'intégrité de ce sondage.
Entre deux paragraphes, il a créé un montage (voir ci-dessus) où Anne Sinclair apparait en héroïne d'un film, "coupable d’avoir fermer les yeux (à l’instar des éléphants du PS) sur la perversité de son ignoble mari."
Eva Joly "triste et consternée"
La seule personalité politique à avoir réagi poour l'instant à ce classement est Eva Joly. Interviewée lundi sur I-télé, elle se dit "triste" et "consternée". "Anne Sinclair n'est pas un modèle pour les femmes", poursuit la candidate écologiste.
Voir la video :
Twitter vote Irène Frachon
Les twittos ont élu leur femme de l'année : Irène Frachon , la pneumologue qui a fait éclater le scandale du Mediator.
Un sondage révélateur du "voyeurisme des médias"
Sur Le plus
Bruno Roger Petit, chroniqueur politique au Plus, estime dans un billet que la publication d'un sondage sur Anne Sinclair et tous les commentaires qui en suivent nous éclairent sur le traitement de l'actualité : les médias sont, selon lui, voyeuristes.
EXTRAIT
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Ce choix n'est pas sans rappeler les unes de magazines people consacrées à la maladie de Jean-Luc Delarue. Le principe d'exploitation est le même : on exhibe, sous prétexte d'information et de compassion, une personnalité devenue proie de l'actualité. La compassion est le prétexte du voyeurisme. On salue le courage des intéressés dans la tourmente, leur ténacité, leur dignité, et on fait son petit commerce sur leur malheur, en l'instrumentalisant autant qu'il est possible.
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