La chasse aux maires-candidats tentés par le mélange des genres a commencé. L'association Anticor, qui lutte contre la corruption en politique, a rendu public le 6 septembre son action contre le maire UMP de Saint-Cyr-L'École (Yvelines), l'accusant de détournement de fonds publics dans le cadre de sa future campagne électorale.
L'association a saisi le procureur de la République des Yvelines et constitué un dossier.
Les faits : En avril 2013, le maire de Saint-Cyr-L'École, Bernard Debain, propose à son conseil municipal de financer une "enquête d'opinion auprès des habitants sur leur perception et leurs attentes à l'égard de l'action municipale" confiée à l'IFOP, pour un coût de 14.352 euros TTC, inscrit au budget 2013.
Le conseil municipal accepte, l'étude est réalisée. Parmi les thèmes abordés, Anticor estime que deux d'entre eux participent pleinement à la préparation de la campagne électorale du maire-candidat :
- "déterminer les traits d'image de la municipalité auprès des habitants", ou comment déterminer leur popularité, atouts et faiblesses ;
- "établir un premier état des lieux du rapport de force électoral", ou comment connaitre les premières intentions de vote pour 2014.
Bref, Anticor, mais aussi Daniel Guerson, un conseiller municipal d'opposition, estiment qu'il s'agit là d'une dépense électorale avérée et financée par les contribuables. Une conclusion partagée par le préfet des Yvelines qui a été saisi du dossier. Il écrit dans une lettre datée du 22 juillet :
Le coûté de ces deux parties du sondage constituant une dépense électorale, ne peut être imputé sur le budget communal qui devra donc faire l'objet d'une décision modificative.
Interrogé par Le Parisien fin avril au sujet de ce sondage, le maire avait estimé qu'une telle étude, commandée près d'un an avant les élections, ne pouvait être considérée comme une dépense électorale :
Tout le monde agit ainsi. Mon prédécesseur l'a fait. Moi aussi. Ce sondage intervient plus de douze mois avant le 1er tour et les résultats sont publics.
Anticor estime que si le maire finit par rembourser la somme, il y aura tout de même "tentative de détournement de fonds publics".