#PénisGate - Si vous étiez présent sur Twitter lundi 19 décembre, vous avez forcément vu passer ce qui est en train de devenir la "dickpic" la plus célèbre de la politique française. Car un tweet du sénateur UDI Joël Guerriau a rapidement cassé les internets. Non par le texte du message en question (tout ce qu'il y a de plus classique : "Une question cruciale posée par Bruno Retailleau [patron des sénateurs LR, ndlr], comment mettre en oeuvre une gouvernance sereine après Daech ?"), mais plutôt par sa photo d'illustration : un bon vieux pénis en gros plan.
[Disclaimer : Le Lab en ayant un peu marre de voire passer ce sexe dans sa TL depuis quelques heures, nous avons choisi de ne pas publier de captures d'écran dudit tweet, dont la description ci-dessus nous paraît suffisamment informative. En vous remerciant.]
Cela a bien fait rigoler un certain nombre d'internautes, à l'exception notable de Joël Guerriau lui-même évidemment. Après suppression de ce tweet *un peu* gênant, le sénateur de la Loire-Atlantique a publié deux messages (supprimés également depuis) dans lesquels il dénonçait un "piratage" et annonçait son intention de "porter plainte contre X" - une dernière précision qui n'a pas manqué de relancer la rigolade généralisée à base de références pornos.
Cette défense est somme toute classique (et quelque peu éculée) dans de pareils cas de tweetfails politiques. Mais restait à savoir qui diable aurait bien pu vouloir jouer ce mauvais tour à Joël Guerriau et poster ainsi ce cliché rapproché de pénis en accompagnement d'un message comme les politiques en diffusent des centaines chaque jour. Eh bien l'équipe du sénateur apporte quelques précisions à BuzzFeed ce mardi. Une collaboratrice parlementaire dit ainsi, après qu'"une petite enquête" a été menée, qu'il s'agit bien d'un "piratage" mais "interne" :
"Quelques minutes après l’apparition du tweet, Joël Guerriau nous a contactés pour le supprimer. Au début, on pensait que c’était un piratage extérieur. Une petite enquête a été menée et nous nous sommes rendus compte qu’il s’agit plutôt d’un piratage interne, un acte de malveillance de la part d’un membre de son entourage.
"
C'est donc une personne proche de Joël Guerriau qui se serait amusée avec le compte Twitter de ce dernier. La collaboratrice ajoute cette précision qui en dit long sur le degré de protection de la vie privée numérique du sénateur :
"Il faut dire qu’il n’était pas compliqué de pirater le compte du sénateur car le mot de passe était le nom de sa femme suivi du numéro de département 44, car il est sénateur de la Loire-Atlantique.
"
Heureusement, "les mots de passe ont été évidemment changés depuis, dit encore cette collaboratrice. Je l’ai eu au téléphone ce matin, il rit de ce qui a pu se dire sur Twitter. Mais au fond on ne souhaite à personne ce qui lui est arrivé."
En milieu d'après-midi ce mardi, l'avocat Henri Carpentier a annoncé avoir "été saisi" du dossier, en compagnie d'un confrère, "afin de réunir les éléments nécessaires pour l'engagement de poursuites contre [le] véritable auteur" de ce tweet. L'avocat ajoute :
"Cette publication déplacée, grotesque et choquante, constitue une infraction pénale susceptible d'être réprimée sévèrement.
"
Suite au message malveillant posté sur le compte twitter de @Joel_Guerriau, avec mon confrère @jermaudet, nous avons été saisis. Communiqué/ pic.twitter.com/oyXeIx3FEh
— Henri Carpentier (@HCavocats) 20 décembre 2016
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