Un gouvernement d'amateurs. Ou plutôt un ministre de l'Intérieur amateur. C'est, en substance, le message envoyé par l'opposition après l'annulation par le tribunal administratif de l'interdiction du spectacle de Dieudonné, ce 9 janvier à Nantes.
>> Edit 18h45: le spectacle de Dieudonné de ce 9 janvier est finalement interdit. Le Conseil d'Etat, saisi par Manuel Valls, a cassé la décision du tribunal administratif.
Côté UMP, c'est Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur, qui mène la fronde. interrogé sur BFM TV, il affirme que cette décision était prévisible, et critique l'empressement de Manuel Valls :
"A l'évidence, cela a été mal préparé, mal anticipé, ce débat a offert une publicité inespérée à monsieur Dieudonné. Franchement, le bilan du gouvernement n'est pas brillant.
"
"Amateurisme". Le mot est employé par Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé, sur Twitter :
#dieudonné : l'échec de Valls montre que sa communication n'arrive pas à cacher son amateurisme dans l'action (dans tous les domaines). — Jerome Lavrilleux (@jlavrilleux) January 9, 2014
Même message de la part du vice-président du Front national, Florian Philippot, interrogé par LCI. Une décision prévisible pour "qui a fait un an de droit" selon lui, qui utilise des propos plus musclés à l'encontre de Manuel Valls :
"C'est un camouflet monumental pour Manuel Valls, évidemment, qui devait connaître le résultat de cette décision, qui a réussi à exciter les tensions, les divisions parmi les Français et qui aura fait une publicité extraordinaire à Dieudonné.
Il a voulu amuser la galerie avec sa quenelle, ça se retourne contre lui.
"
Du côté de la majorité, François de Rugy, co-président du groupe EELV à l'Assemblée, on se refuse à cibler clairement Manuel Valls, mais on reconnaît que cette décision était attendue :
"Je la craignais très fortement cette décision. Et je regrette qu'on se soit engagés dans une voie aussi incertaine que l'interdiction par arrêté préfectoral d'un spectacle. Même si en effet ce spectacle n'a plus rien d'humoristique et ne me fait pas rire du tout. [...]
Je ne suis pas là pour rentrer dans des petites guéguerres ou des petits commentaires sur l'action de Manuel Valls. J'aurais aimé que cette action marche parce que je pense qu'on a trop longtemps tourné la tête, regardé ailleurs. De ce point de vue, le ministre de l'Intérieur a eu raison de tirer la sonnette d'alarme. Plutôt que de foncer tête baissée vers cette interdiction...
"