AMICALE TENSION – Contre les recommandations de l’Union européenne, François Hollande a élevé le ton. Il n’en fallait pas plus pour faire réagir les socialistes. Et notamment Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS à l’international et vice-président du parti socialiste européen, premier à s’engouffrer dans la brèche ouverte par le chef de l’Etat.
Sur son blog, le député PS de Paris demande explicitement les départs de la commission européenne de son président, José Manuel Barroso, ainsi que de son commissaire français aux marchés, l’UMP Michel Barnier.
Dans ce billet titré "Barroso dehors ! Barnier démission !", Jean-Christophe Cambadélis trempe à sa manière la plume dans la plaie européenne. Et "Camba" de comprendre les réactions outrées face aux "injonctions" de José Manuel Barroso, "ami de Bush" :
Les récentes déclarations à l’égard de la France du président de la commission, le conservateur Barroso, ami de Bush et organisateur du sommet européen favorable à l’intervention de l’Amérique de Bush en Irak, libéral avec la même foi maoïste de sa jeunesse, soulèvent légitimement une protestation dans le pays.
Toujours dans son viseur, "Monsieur Barroso" est renvoyé à son rôle de serviteur "fidèle du duo Merkozy pendant cinq ans".
Le député de Paris poursuit en faisant ses propres sous-titres de cette sortie remarquée de la commission européenne à l’égard de la France, se félicitant que "ce que propose la France depuis un an est une alternative (…) dangereuse pour les conservateurs" :
Monsieur Barroso est vexé que l’initiative de la délégation socialiste français au parlement européen borne son projet de traité transatlantique avec les Etats-Unis.
Et de souligner les déclarations à géométrie variable de celui qui préside la commission européenne depuis 2004 :
On voit qu’il n’a pas fallu longtemps à la Commission pour s’opposer au redressement d’une France dont l’état actuel est le résultat de dix ans de politiques des amis de monsieur Barroso, alors qu’il ne met pas autant d’empressement à réagir par exemple aux attaques contre la démocratie dans d’autres endroits de l’Union européenne comme en Hongrie ou en Bulgarie.
Au-delà de José Manuel Barroso, Jean-Christophe Cambadélis conclut son billet en demandant tout simplement la démission de Michel Barnier, commissaire aux Marché intérieur et aux services :
Franchement, il faut changer. Il faudra un autre Président pour la Commission. (…)
Alors que fait et dit le commissaire UMP-PPE Barnier ? Comment peut-il dans ces conditions être solidaire de la Commission ? Son silence démontre qu’il a choisi son camp. Il devrait démissionner.
"La Commission européenne n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics", avait sèchement répondu François Hollande aux pressantes demandes européennes d'entamer au plus vite la réforme des retraites, lors d'un déplacement dans l'Aveyron, le mercredi 29 mai.