LOI DES SÉRIES - Après le coiffeur, l'avion. "Benguigui décolle" s'amuse Le Canard Enchaîné publié ce jeudi 11 octobre en affirmant que la ministre déléguée à la Francophonie "s'est fait tirer les oreilles par l'Élysée" pour avoir demandé à voyager de Paris à Kinshasa en utilisant un avion de la République, plutôt qu'un vol régulier.
Le Canard a recueilli les protestations d'un "argentier du Château" qui "peste" contre ce voyage dont le coût estimé de vol s'élève à 140.000 euros.
Les consignes étaient d'utiliser un avion de ligne. Elle est passée outre. C'était à Matignon de lui dire non.
La ministre, partie mardi 9 octobre, sera rejointe samedi par le président de la République pour le XIVème sommet de la Francophonie qui se tient cette année en République démocratique du Congo.
Selon les informations du Lab, Yamina Benguigui a surtout demandé à bénéficier de l'utilisation de ce Falcon 900 afin de se rendre au Nord-Kivu, après le sommet de la Francophonie.
La ministre a en effet annoncé jeudi 4 octobre son intention de visiter un camp de réfugiés à Goma (est de la RDC), situé à 2.500 kilomètres de Kinshasa. Une visite prévue lundi 15 octobre pour y apporter une aide de deux millions d'euros et mettre un coup de projecteur sur ce "conflit oublié, sans visage".
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud Belkacem, a réagi, fermement, jeudi, interrogée sur iTélé.
Et a fermement défendu sa collègue du gouvernement:
J'ignore dans quelles conditions elle a pris ce Falcon mais enfin, j'imagine qu'il n'y avait pas d'autre choix possible, connaissant Yamina Benguigui.
Beaucoup a été dit à son sujet, moi, ce que j'en vois, c'est une collègue ministre complètement investie dans ses dossiers.
Un conseiller de la ministre, interrogé par Le Parisien, confirme bien l'emprunt du Falcon, mais conteste le montant de la facture :
Cela n'a pas coûté 140 000 euros mais 88 000 euros.
Dans le même article, des propos qui sont cette fois directement attribués à Yamina Benguigui sont beaucoup plus explicites :
[Ces critiques] visent en réalité le président de la République.
Yamina Benguigui est abonnée aux polémiques. En août, Le Point assurait que la ministre avait exigé un coiffeur de l'ambassadeur lors d'un voyage précédent à Kinshasa. Ce que la ministre a dementi. En mai, c'était sa visite au Festival de Cannes qui avait été très commentée à Paris et peu appréciée par Matignon.