Une brêche est ouverte sur les critiques de la politique européenne ? Arnaud Montebourg s'y engouffre. Ce pourfendeur de la ligne Angela Merkel semble ravi dans Le Point du 2 mai du document du Parti socialiste qui fustige "l'intransigeance égoïste" de la chancelière allemande et qui appelle à un "affrontement démocratique".
Résultat, il estime que "ses idées progressent, elles sont maintenant la pensée commune et dominante". D'un air badin, selon l'hebdomadaire, il lance : "moi je suis vraiment à droite, par rapport au PS".
Et le ministre du Redressement productif invite le président de la République à suivre sa ligne sur la question européenne et estime qu'il "faut ouvrir les hostilités avec l'Union européenne" :
Moi je conseillerais au président de la République de faire une tournée européenne fracassante. Je le lui ai proposé l'été dernier. J'envoie des notes au président, je lui fais des suggestions. Je m'intéresse à autre chose qu'à mon domaine. Il faut "toréer" l'Union européenne. Toro ! Toro !
Avant d'être dans la majorité, en 2011, celui qui était alors député de Saône-et-Loire, comparait Angela Merkel à Bismarck, créant déjà la polémique.
"Ouvrir les hostilités avec l'Union européenne". L'idée fait inévitablement écho aux mots de Claude Bartolone qui considérait nécessaire une "confrontation" avec l'Allemagne.
Une charge qui avait vu l'intervention du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui avait dû intervenir pour calmer les esprits et insister sur le caractère "indispensable" de l'amitié franco-allemande. (y compris avec des tweets en allemand)
De son côté, François Hollande plaidait en mars sa volonté de construire une "tension amicale" avec Angela Merkel.
BONUS-TRACK :
Arnaud Montebourg livre également au Point un nouvel épisode de son opposition à Jean-Marc Ayrault. Selon les informations de l'hebdomadaire, ce dernier a demandé l'éviction d'Aquilino Morelle, conseiller de François Hollande, proche d'Arnaud Montebourg, suite à une interview dans le Monde du ministre du Redressement productif.
Réponse d'Arnaud Montebourg, soupirant :
Ayrault veut virer tous les gens qui lui résistent. Ca ne marche pas comme ça, la politique.
Par ailleurs, Arnaud Montebourg indique aussi que le Premier ministre n'aurait pas dû reconnaitre l'échange musclé qu'ils ont eu. "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont tout le monde se fout !". C'est ce qu'à dit le défenseur du made in France à son patron, qui l'a reconnu dans la presse.
"Il n'aurait pas dû confirmer la teneur de notre échange privé", estime Arnaud Montebourg qui prévient plus loin qu'il a toujours de l'ambition :
J'ai été candidat aux primaires pour être président de la République. J'ai été candidat, je le serai à nouveau.