CODE COMBAT - Les armées françaises vont fondre de 10% et supprimer 24.000 postes supplémentaires d'ici 2019. Mais selon le livre blanc de la Défense remis ce lundi 29 avril au président de la République, la grande muette se prépare aussi à recruter massivement des geeks réservistes pour défendre le "cyberespace". Et comme c'est la crise, la plupart seront bénévoles. Explications.
Le constat :
Il existe un cinquième élément. Après la terre, les airs, la mer et l'espace, "le cyberespace est désormais un champ de confrontation à part entière" peut on notamment lire dans ce document de 160 pages qui détaille "les menaces et les risques induits par l’expansion généralisée du cyberespace". Ce nouveau "canal efficace de recrutement" pour les terroristes "en particulier dans le domaine des explosifs".
Et les experts de conclure que même si la toile apporte des "facilités considérables", la France est à la merci d'un piratage à très grande échelle qui serait un véritable "acte de guerre". "L’interconnexion des systèmes d’information est une source de vulnérabilités nouvelles" peut-on lire.
Le projet :
Le livre blanc de la Défense propose donc de rénover la réserve opérationnelle de disponibilité pour intégrer une branche "cyberdéfense".
Ce qui donne en bon jargon militaro-administratif :
Celle-ci constituera un atout au service de la résilience de la Nation et sera prévue et organisée spécifiquement pour permettre au ministère de la Défense de disposer d’une capacité de cyberdéfense démultipliée en cas d’attaque informatique majeure.
Les réservistes opérationnels s'engagent dans l'armée entre un et cinq ans. Ils touchent une solde pour suivre un entraînement ou une formation et se tenir prêt à intervenir, si la Nation a besoin d'eux, au maximum deux mois par an en temps de paix. Ils étaient plus de 56.000 en France (gendarmerie incluse), en 2012, selon les chiffres du ministère de la Défense.
Il existe aussi une réserve dite citoyenne composée d'un peu moins de 3.000 bénévoles au dernier décompte, en 2012, selon les chiffres du ministère de la Défense.
Parallèlement à la future "branche cyberdéfense"chez les réservistes opérationnels, cette "réserve citoyenne" va donc désormais également recruter des geeks de combat :
Une réserve citoyenne sera particulièrement organisée et développée pour la cyberdéfense, mobilisant en particulier les jeunes techniciens et informaticiens intéressés par les enjeux de sécurité.
A suivre :
Le Livre blanc ne fait que fixer les grandes lignes de la politique de défense. Ce sera ensuite la Loi de programmation militaire, examinée à l'automne par le Parlement, qui détaillera les lignes de budget qui financeront la formation de ces nouvelles unités de geeks réservistes.