S’il y a bien un mot qui est à la mode dans le monde politique en cette période de fêtes, c’est celui de "rassemblement". Tout le monde le cherche, le revendique, le brandit, se l’approprie. A droite comme à gauche. Et Arnaud Montebourg veut montrer qu’il est l’homme de la situation pour justement rassembler la gauche, voire les gauches.
Ainsi le chantre autoproclamé du made in France explique-t-il au Parisien de ce dimanche 18 décembre le socialisme qu’il désire incarner. Le candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire organisée par le PS vante ainsi un projet "au cœur des différentes gauches" . Et se revendique de presque toutes les gauches possibles, assumant une filiation tant avec la social-démocratie de Dominique Strauss-Kahn qu’avec le souverainisme de gauche de Jean-Pierre Chevènement :
"Mon projet se situe au cœur des différentes gauches, la gauche sociale, la gauche du travail — je suis favorable à l'abrogation de la loi El Khomri —, la gauche des valeurs, la défense des libertés publiques, de la laïcité. Je suis aussi favorable à la gauche entrepreneuriale. Un socialisme incarné de façon contemporaine tant par Dominique Strauss-Kahn que par Jean-Pierre Chevènement.
"
Et lui-même de synthétiser tout ça d’une formule, mangeant un peu à tous les râteliers :
"J'ai dit que mon projet était socialiste, mais pas seulement. Il est aussi d'inspiration gaulliste, écologique, républicaine.
"
Oui, Arnaud Montebourg ratisse large dans les références dont il se revendique. Ainsi avait-il estimé, samedi au Guardian, qu’il se voyait comme la version française de Bernie Sanders , ce sénateur défait à la primaire démocrate par Hillary Clinton et pourfendeur de la financiarisation de l’économie et du système capitaliste à outrance.