"Aucun conseiller dans les médias" : Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, reçoit la presse à l'Elysée

Publié à 14h23, le 29 septembre 2013 , Modifié à 16h50, le 29 septembre 2013

"Aucun conseiller dans les médias" : Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, reçoit la presse à l'Elysée
Aquilino Morelle le 11 juin 2013 (Christophe Morin/MaxPPP)

MOI, CONSEILLER - C'était pendant la campagne présidentielle. En avril 2012, François Hollande répondait aux questions du Journal du Dimanche et assurait que, s'il devenait Président de la République un mois plus tard, il interdirait à ses conseillers de parler dans les médias, pour trancher avec l'omniprésence de ceux de Nicolas Sarkozy, comme Henri Guaino.

Je veillerai à faire vivre nos institutions dans un esprit d'impartialité et d'exemplarité. (...)

Aucun conseiller ne sera autorisé à parler dans les médias. J'ai dit que je voulais une présidence normale.

Devenu président de la République, il n'a pas pu empêcher le "off" de ses conseillers à la presse, s'y livrant lui-même parfois. Mais demandait la discrétion à ses conseillers lorsqu'il s'agissait de parler en leur nom propre.

Changement d'époque ? Aquilino Morelle, conseiller politique et "plume" de François Hollande a été autorisé par le chef de l'Etat à recevoir dans son bureau de l'Elysée les caméras du Supplément politique de Canal Plus.

Et leur a accordé une interview diffusée le 29 septembre 2013. S'il avait déjà expliqué au magazine du Monde, "M", être "la lumière qui vient de l'Elysée", il se fait cette fois un peu moins sybillin :

Mon devoir est de dire mon avis, ou d'écrire au président de la République à l'occasion de tel événement, de telle mesure, de l'analyser.

Une "analyse" demandée, ou proposée, précise-t-il :

J'interviens soit sur les sujets qu'il souhaite me voir éclairer, soit sur les sujets qui me paraissent, à moi, importants. J'essaie de le faire avec du recul.

Ouverture, mais pas au point de révéler des exemples de ces éclairages. "Secret professionnel", assure Aquilino Morelle. En revanche, il revendique de parler aux journalistes, assurant s'être vu confier la tâche de "porte-parole officieux" de François Hollande :

Mon rôle de porte-parole officieux, c'est de donner des éléments qui permettront aux journalistes de travailler mieux.

Aquilino Morelle n'est pas le premier à prendre des libertés avec la consigne de François Hollande. En mai dernier, le secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas, avait fait un bilan de la première année de mandat sur BFM TV.

De son côté, Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint du palais, avait réclamé en avril une "Allemagne plus keynésienne" lors d'un débat à Sciences Po Paris. A titre personnel, avait-il promis.

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