Dans une interview accordée à plusieurs quotidiens régionaux de l'Est, et publiée vendredi 14 septembre, la ministre de la Culture juge "surprenante" la procédure retenue pour la sucession de Martine Aubry, à la tête du PS.
Plusieurs ténors du parti avaient déjà critiqué ce processus, qui conduira Martine Aubry à quitter le parti à la fin de la semaine, mais Aurélie Filippetti est la première ministre à faire part de ses doutes.
"S’il y avait eu un vote au sein du PS, c’est Harlem Désir qui aurait été élu"
Aurélie Filippetti en guerre contre Amazon. Voila ce qui est ressorti principalement de l’interview fleuve accordée par la ministre de la Culture à plusieurs quotidiens régionaux de l’est – entre autres le Républicain Lorrain et l’Est Républicain– ce vendredi 14 septembre.
Interview qui, accordée à deux titres de la région d'où est elle originaire, lui permet de soigner son ancrage local.
Députée de Meurthe-et-Moselle depuis 2007, réélue en 2012, Aurélie Filippetti a ensuite dû laisser son siège à l'Assemblée nationale à son suppléant pour respecter le non-cumul des mandats. Elle reste conseillère générale du département. Et précise qu'elle compte bien y siéger :
Cela me permettra de cultiver mes bases, le lien avec le terrain. Mon père y a siégé en 1979. C’était émouvant, j’ai rencontré une secrétaire qui l’avait connu.
Dans cette longue interview, la locataire de la rue de Valois s'exprime sur la succession de Martine Aubry à la tête du PS.
Et se montre très critique sur la procédure retenue :
[...] Le paradoxe est que s’il y avait eu un vote au sein du PS, c’est Harlem Désir qui aurait été élu.
J’espère qu’il ne sera pas pénalisé par le choix de la procédure surprenante qui a été retenue, que l’équipe qui l’entourera sera renouvelée grâce à l’arrivée de jeunes.
Harlem Désir a été désigné par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault comme le premier signataire de leur motion commune, le 12 septembre, ce qui le conduira, sauf renversement spectaculaire de dernière minute, à devenir Premier secrétaire du parti après le Congrès de Toulouse, fin octobre.
Mais, sans même attendre cette date, Martine Aubry a choisi d’annoncer son retrait de la tête du PS, jeudi 13 septembre.
Plusieurs ténors du parti ont exprimé leur surprise, à plusieurs reprises, dans le cadre de la succession de Martine Aubry – mais aucun ministre, pour l’heure, n’avait tenu ouvertement de propos si critiques.
> Bonus Track
Enfin, Au Lab, on a joué au jeu des 7 erreurs entre deux photos publiées par l’Est républicain qui ont fait l'objet d'une mise en scène soignée.
(cliquez pour agrandir)
Et on a constaté qu'entre ces deux photos de la ministre, les titres visibles des journaux sur son bureau rue de Valois n'étaient pas les mêmes : si l'on distingue clairement Le Monde, sur la première photo, c'est Le Figaro qui ressort sur la deuxième.
Manière sans doute pour la ministre de la Communication, qui veille sur la Direction des médias, de n’afficher aucune préférence partisane dans ses lectures …