Benoist Apparu "intrigué" et "impressionné" par Emmanuel Macron malgré "beaucoup d’incohérences" dans son programme

Publié à 09h03, le 19 décembre 2016 , Modifié à 09h03, le 19 décembre 2016

Benoist Apparu "intrigué" et "impressionné" par Emmanuel Macron malgré "beaucoup d’incohérences" dans son programme
Benoist Apparu. © THOMAS SAMSON / AFP

Les juppéistes se livrent-ils à un numéro d’équilibriste en s’engageant dans la campagne de François Fillon après l’avoir vigoureusement combattu lors de l’entre-deux tours de la primaire de la droite ? Benoist Apparu, successivement porte-parole d’Alain Juppé puis du candidat LR à la présidentielle, assure que non, sur l’antenne de RTL le 19 décembre :

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Je ne le crois pas. On avait dit, pendant l’entre-deux tours de la primaire, qu’il y avait 80 % de points d’accord entre François Fillon et Alain Juppé, et 20 % de points d’accord [de désaccords, ndlr]. Et qu’on allait évidemment, entre les deux tours de la primaire, plutôt mettre l’accent sur les 20 points de différences pour différencier les 2 candidats que sur les 80 % de points d’accords.

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Alain Juppé avait ainsi attaqué François Fillon sur de nombreux points : sa position personnelle sur l’IVG, les suppressions de postes chez les fonctionnaires, ses soutiens venus de l’extrême droite ou encore son tandem avec Nicolas Sarkozy. Après la victoire du député de Paris, tout le monde s’est rassemblé mais il se dit que certains juppéistes orphelins pourraient se tourner vers Emmanuel Macron. S’il reconnaît que le phénomène l’"intrigue" et l’"impressionne", Benoist Apparu dénonce aussi "beaucoup d’incohérences" :

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Emmanuel Macron dit beaucoup de choses mais quand on lit son programme, il dit l’inverse. Il a été ministre de l’Économie. Il nous a dit pendant 2 ans 'les 35 heures, c’est une bêtise' pour nous dire, maintenant qu’il fait son projet, 'bah finalement faut pas y toucher'. Pendant deux ans, il nous a dit que l’ISF était une bêtise, maintenant il faut plus y toucher. Bref, il a gouverné dans un sens, maintenant il se recentre, entre guillemets, à gauche. C’est classique. C’est de bonne guerre. La ficelle, on la connaît. [...] Oui ça m’intrigue, ça m’impressionne parce que cette capacité à réunir 10.000 personnes dans un meeting comme il l’a fait, ça a une signification, c’est pas à prendre à la légère. Simplement, il me semble qu’il y a beaucoup d’incohérences, pour l'instant beaucoup de com' et pas encore beaucoup de fond.

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Le député de la Marne reconnaît donc en Emmanuel Macron un adversaire sérieux pour son (nouveau) champion François Fillon. Et si l’ancien ministre de l’Économie se "recentre à gauche", Benoist Apparu lui-même se recentre à droite. François Fillon ne semble pas vraiment disposé à s’adresser aux "déçus du hollandisme", contrairement à Alain Juppé.

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