Affaire Tapie : des élus de tous bords s'étonnent de la clémence du jugement contre Christine Lagarde

Publié à 18h59, le 19 décembre 2016 , Modifié à 07h31, le 20 décembre 2016

Affaire Tapie : des élus de tous bords s'étonnent de la clémence du jugement contre Christine Lagarde
© Miguel Medina

Le verdict de la Cour de justice de la République (CJR) est tombé. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a été reconnue coupable de négligences ayant mené à un détournement de fonds publics dans l’affaire Tapie, ce lundi 19 décembre. Mais l’ex-ministre des Finances de Nicolas Sarkozy a été dispensée de peine en raison notamment de sa "réputation internationale".

Cette dispense de peine a suscité l’étonnement et les critiques des élus de tous bords, du FN au Front de gauche en passant par le MoDem et le PS, à l’image du président du MoDem François Bayrou. Voilà ce qu’il a déclaré sur BFMTV :

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Ce qui évidemment est une interrogation et pose question, c’est que derrière il n’y ait aucune sanction et cela uniquement (…) parce que Madame Lagarde occupe des fonctions internationales. Et donc la question de l’égalité des justiciables devant la justice, selon que vous serez puissant ou misérable, est aujourd’hui posée.

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Les députés PS Sébastien Denaja et Philippe Baumel ont eux aussi déploré sur Twitter une "décision incompréhensible" pour le premier, "un jugement bien doux" pour le second.

 

 

 Le porte-parole d’EELV Julien Bayou a pour sa part fustigé sur Twitter cette "parodie de justice" qui "envoie un message clair : l’oligarchie est au-dessus des lois, irresponsable à tous les sens du terme".

 

A gauche toujours, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a dénoncé sur Twitter "une injustice", comparant la décision de la CJR avec le licenciement d’une caissière de Tourcoing en août dernier avant qu'elle soit réintégrée.

 

Le verdict a aussi fait réagir Nicolas Dupont-Aignan. Le président de Debout la France a lui aussi pointé du doigt sur Twitter une "oligarchie", appelant à "nettoyer la politique".

 

 

Dans un communiqué envoyé plus tard dans la soirée, le candidat DLF à la présidentielle a proposé de "supprimer la Cour de Justice de la République comme les autres juridictions d'exception".

Quant au vice-président du FN Florian Philippot, il a déploré sur France 5 une "double hypocrisie". Il a déclaré :

 

 

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Elle est coupable mais dispensée de peine. Pourquoi n’y-a-t-il pas de peine ? Autre hypocrisie : qu’est-ce qu’il y a derrière la (ex, ndlr) ministre Christine Lagarde ? Il y a évidemment un (ex, ndlr) président de la République Nicolas Sarkozy et un (ex, ndlr) Premier ministre François Fillon. Il faut qu’ils s’expliquent, notamment François Fillon qui est candidat à la présidentielle. On parle quand même de 403 millions d’euros.

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La responsable du Parti de gauche Raquel Garrido a pour sa part regretté le communiqué du ministère de l’Economie signé au nom du gouvernement, ce dernier assurant maintenir "toute sa confiance" en Christine Lagarde. "C’est pire que l’impunité, c’est la valorisation de l’illégalité", a-t-elle dénoncé sur Twitter.

 

L'ex-ministre des Finances de Nicolas Sarkozy Christine Lagarde avait validé le principe de l'arbitrage rendu en 2008 en faveur de l’homme d’affaires Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit Lyonnais. Elle était accusée d'avoir pris une décision "malvenue" allant à l'encontre "de l'avis répété" de l'Agence des participations de l'Etat (APE) et d'avoir renoncé de manière "précipitée" à contester la sentence.

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