LOBBYING – Depuis qu’il est ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve jette toutes ses forces dans la bataille pour convaincre l’aile gauche du Parti socialiste de voter le pacte budgétaire européen. Au risque de fatiguer.
"Je n’arriverai pas à convaincre tout le monde"
Bernard Cazeneuve s’est engagé dans un marathon. Une course de fond pour tenter de convaincre les députés PS récalcitrants de voter le traité européen soumis le 9 octobre au vote de l’Assemblée nationale.
Y parviendra-t-il ? L’intéressé en doute. Découragé, dixit Le Figaro dans un article intitulé "Bernard Cazeneuve, ministre sous pression", le ministre a avoué récemment au Sénat :
Ce n’est pas possible, je n’arriverai pas à convaincre tout le monde !
Ce travail de pédagogie effectué par l’ancien maire de Cherbourg est éreintant. Un de ses conseillers concède :
Il y a de la fatigue. Il ne le dira jamais mais il a hâte de passer à autre chose.
Un échec, ou une adoption du traité grâce aux voix de la droite peut-il lui faire perdre son maroquin ? Le 13 septembre, dans Paris Match, il consentait être sur un siège éjectable :
Mes prédécesseurs sont restés en moyenne cinq mois en place, j’ai encore un mois devant moi …
Surtout, il ne fait pas l’unanimité dans son travail de conviction. Patron des écolos à l’Assemblée nationale, François de Rugy est sévère :
Il est très courtois, mais ce n’est pas un défenseur particulièrement brillant de la cause, même s’il ne la dessert pas non plus.
Fervent opposant au traité, Pascal Cherki, cité par le Figaro, est en revanche plus indulgent et campe sur sa position :
C’est un lapin Duracell […]
Il est matois, un peu comme le serpent du Livre de la jungle… Il vous enroule, vous susurre une douce mélopée à l’oreille.
Mais il y a un peu de vanité dans ce qu’il fait. Il n’y a pas de quoi s’exciter comme ça. Ce traité va être largement voté.