SURSIS - Le ministre délégué aux Affaires européennes en plaisante lui-même dans Paris Match ce 13 septembre : "Mes prédécesseurs sont restés en moyenne cinq mois en place, j’ai encore un mois devant moi …"
Pourquoi un tel siège éjectable ? Dans le mois à venir, le ministre doit faire adopter le traité budgétaire européen et sa règle d’or sans coup d’éclat. Le texte est critiqué par une partie de la gauche qui se refuse à le voter. Pour le faire passer en douceur, et garder son job, Bernard Cazeneuve cherche à apaiser les députés récalcitrants.
Quand Jean-Marc Ayrault ou Bruno Le Roux privent les parlementaires de leur liberté de vote, lorsque l’aile gauche du PS grogne de plus en plus fort … c’est lui qui essaye d’arrondir les angles. Exemple le 27 août sur RFI. Il assurait alors : "Il faut respecter les opinions de tous ceux qui, à gauche, formulent des interrogations, expriment leurs exigences et des souhaits."
Et pour tenir plus d’un mois, le ministre tente la méthode de la pédagogie : "Mon rôle de ministre des affaires européennes, c’est de les voir les uns après les autres pour expliquer ce que nous faisons."
Paris Match raconte ainsi que le ministre "multiplie les séances d’explication devant les réfractaires" et leur "a distribué un argumentaire de six pages". Le 5 septembre, Bernard Cazeneuve s’est livré à une de ces "séances", récoltant même les compliments de certains opposants au traité comme Pascal Cherki : "Il a été le meilleur défenseur de la ratification. Il a été brillant." Sans pour autant le convaincre de voter "oui".