"Non, Monsieur Ayrault, nous ne voterons pas le traité européen !"

Publié à 14h13, le 22 août 2012 , Modifié à 14h42, le 22 août 2012

"Non, Monsieur Ayrault, nous ne voterons pas le traité européen !"
Jean-Marc Ayrault, dans la cour de Matignon, le mercredi 22 août (photo Reuters)

Malgré le rappel à l’ordre du Premier ministre, les parlementaires socialistes Marie-Noëlle Lienemann et Razzy Hammadi, contactés par Le Lab, maintiennent leur position : ils ne voteront pas favorablement le projet de loi autorisant la ratification du traité budgétaire européen.

"C’est une position de fond, pas un vote d’humeur", argumente la sénatrice socialiste de Paris.

"Ma position est connue", rappelle, plus sobrement, le second, qui concède toutefois "être sensible"à certains arguments du ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve.

 

  1. "Ayrault tente de jouer son rôle de bétonneur de la majorité..."

    Sur lemonde.fr

    Je crois que ce n’est pas possible.

    Quand on est dans la majorité, qu’on soutient le président de la République, on doit être solidaire.

    Le rappel à l’ordre, définitif, de Jean-Marc Ayrault, qui a enjoint, mercredi 22 août, les parlementaires socialistes à voter le traité de stabilité budgétaire, dont l’examen par le Parlement est prévu à l’automne, ne fait pas varier d’un iota Marie-Noëlle Lienemann , sénatrice socialiste de Paris.

    Interrogée par Le Lab, cette figure de "l'aile gauche" du PS, argumente : 

    Aujourd’hui, je réitère ma prise de position : "Non, Monsieur Ayrault, nous ne voterons pas le traité européen !

    Ce n’est pas un vote d’humeur, pas une critique du gouvernement, et je n’organise pas une fronde.  

    C’est une position de fond, d’autant plus résolue que je constate que les sujets européens ont, de tout temps, été un facteur de fragilité pour la gauche : il ne faut pas décevoir les électeurs !

    Marie-Noëlle Lienemann raconte également avoir, très tôt, exprimé cette position, et avoir adressé une lettre, restée sans réponse, au candidat Hollande :

    Je ne prends pas François Hollande en traitre, puisque je lui avais écrit, pendant la campagne, une lettre, personnelle, pour lui exposer mes convictions. 

    A l’époque, je ne l’avais pas rendue publique, pour ne pas donner l’impression de dissensions au sein du Parti.

    Sur le fond, elle est convaincue qu’un rejet du projet de loi par le Parlement français créerait un "rapport de force" favorable à François Hollande, dans l’optique d’une renégociation à l’échelle européenne.

    Et commente l'intervention du Premier ministre en jugeant : 

    Jean-Marc Ayrault tente ainsi de jouer son rôle de bétonneur, c'est logique ...

    Egalement contacté par Le Lab, Razzy Hammadi qui, dans un communiqué du 11 août, dénonçait un texte faisant "peser une menace sur la démocratie" et martelait encore, dans l’édition du Monde du mercredi 22 août : "Ce dont je suis sûr, c’est que je ne le voterai pas. Je peux voter contre ou m’abstenir", est plus sobre

    "Ma position est connue, je ne peux pas faire plus clair que celle exprimée à plusieurs reprises", explique-t-il au Lab.

    Le benjamin des députés de gauche, réputé pour être l'un des proches de Benoît Hamon, prend garde à ne pas apparaître en position de frondeur : 

    Je ne peux pas réagir aux propos du Premier ministre ...

    Il reconnaît encore avoir des échanges réguliers avec le ministre délégué chargé des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve :

    J’y suis sensible, et certains arguments sont bons.

    Côté calendrier, le premier ministre a annoncé ce mercredi que le projet de loi autorisant serait présenté le 19 septembre en Conseil des ministres, pour un examen à l’Assemblée au début du mois d’octobre.

Du rab sur le Lab

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