SO WHAT - L'affaire des écoutes de la NSA sur des millions de conversations téléphoniques de Français ne choque pas l'ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Invité de France Info ce mardi 22 octobre, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy juge que si "l'ampleur" interpelle, les faits étaient connus de tous.
Et il assure que la France a un système équivalent. Le problème étant qu'elle n'a pas les moyens des Etats-Unis pour procéder à de telles écoutes :
"A l'origine ils cherchaient des informations sur les circuits terroristes. Maintenant ce qui est choquant c'est qu'ils s'en prennent aux particuliers. L'ampleur de l'écoute nous a choqué. Mais soyons honnêtes, nous écoutons aussi. Tout le monde écoute tout le monde. Simplement nous n'avons pas les moyens des Etats-Unis ce qui rend jaloux.
"
Pour le french doctor, le "monde électronique" est ainsi fait qu'il est inévitable de subir des systèmes d'espionnage comme celui révélé par Le Monde , qui assure que l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a effectué 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques de Français sur une période de 30 jours, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013.
Bernard Kouchner accuse notamment les réseaux sociaux de contribuer à ces atteintes à la vie privée :
"Et combien il y a-t-il de tweets, de Facebook, et d'autres choses, qui pourtant n'ont pas un grand intérêt,… nous sommes dans un monde électroniquement insupportable. Ce qui se fait dans le civil se répercute évidemment dans les circuits d'espionnage. Nous sommes envahis.
La vie privée est foulée au pied, et qu'il n'y a pratiquement plus de vie privée.
"
Alors que François Hollande a exprimé lundi 21 octobre à Barack Obama sa "profonde réprobation" concernant l'espionnage par la NSA, l'ancien ministre estime que c'est "un jeu de rôle". "On feint de découvrir ces écoutes alors que les services entre eux travaillent ensemble", explique-t-il, et que "la France a un système semblable".
Déplorant les petits moyens de la France dans ce domaine, ce qui la rend vulnérable :
"La France n'était pas assez armée dans ce domaine de la défense contre l'espionnage industriel.
"