Bové, sors du corps de Sarkozy !

Publié à 16h03, le 12 janvier 2012 , Modifié à 16h16, le 12 janvier 2012

Bové, sors du corps de Sarkozy !
Avec la taxe Tobin, Nicolas Sarkozy défend une mesure longtemps voulue par la gauche. (Reuters)

Nicolas Sarkozy n'a rien d'un président de la République libéral. C'est en tout cas ce que pense Aurélien Véron. Notre blogueur note que l'hôte de l'Elysée prône un certain protectionnisme, des idées dirigistes et avec la taxe Tobin, une mesure portée par Attac. De quoi le transformer en José Bové ! 

  1. Nicolas Sarkozy moustachu

    Le président de la République est vraiment très étonnant. Jugé plutôt libéral en 2007, il termine son mandant avec des mesures inspirées d'Attac et préconisées par son ancien porte-parole moustachu reconverti chez les verts, José Bové. Le communiste Robert Hue l'a aussi défendue en son temps.

    Après avoir interdit les OGM au détriment de le recherche dans les biotechnologies, Sarkozy veut donc mettre en œuvre la seconde mesure de l'association altermondialiste. Mais que sait-il de cette idée fumeuse ?

    La taxe Tobin est une erreur économique sortie de l'esprit embrumé d'un économiste qui devait avoir trop bu le soir où il a dessiné ce montage sur un coin de table. Tobin a d'ailleurs vite regretté cette invention ubuesque dont il a mesuré, trop tard hélas, le degré de nocivité.

    Trop tard en effet, car des esprits malicieux avaient déjà repris à leur compte cette fausse bonne idée. Cette taxe consiste à freiner la circulation et l'allocation des capitaux pour punir les vilains marchés financiers, les vilains épargnants renommés spéculateurs. Les mêmes dont l'Etat attend des sommes considérables pour financer ses besoins excessifs.

    Ah si, au fait : Bercy veut exempter de taxation les bons du Trésor, pour ne pas effrayer les spéculateurs (pardon, les investisseurs) qui achètent des OAT. C'est quand même important de pouvoir financer les fêtes de la CGT RATP et du la CFDT SeaFrance… Par contre, pour le capital productif entreprises privées, on peut y aller, taxons ! 

    On a du mal à suivre. D'un côté, le pays à besoin d'argent pour financer son économie et ses entreprises. De l'autre, il sort le gourdin et menace le premier euro qui met les pieds sur notre territoire d'un coup de massue fiscale. Les 30 ou 50 milliards d'euros de recettes estimées mises en avant pour promouvoir ce cauchemar, c'est autant de moins dans le rendement de l'épargne, ce qui revient à une hausse considérable du coût du capital et des couvertures. Outre les hasards financiers inhérents aux échanges.

    Il faudra m'expliquer la logique de ce mécanisme schizophrène. Même la Suède des grandes années socialistes en est revenue devant son inefficacité et les dégâts qu'il a causés. Mais non, en France, c'est tout différent. Ce qui ne marche pas ailleurs n'a aucune raison de ne pas se transformer en succès chez nous.

    À croire que nos gouvernants ont un talent pour concentrer toutes les mauvaises idées sur notre territoire. La France devient un laboratoire des erreurs à ne pas commettre. Il faut dire que maintenir un taux de chômage autour de 10% pendant 30 ans, c'est un défi que beaucoup de pays voisins ont raté avec leur maudit plein emploi.

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