C'est quoi la vie après Mélenchon ?

Publié à 20h58, le 13 septembre 2012 , Modifié à 09h23, le 14 septembre 2012

C'est quoi la vie après Mélenchon ?
Jean-Luc Mélenchon à Paris, le 22 avril 2012. (Maxppp)

Pendant la campagne, ils étaient dans l'ombre du très médiatique Jean-Luc Mélenchon. Chargés de le mettre en lumière, et après une longue séquence présidentielle et législative, une partie de l'équipe de campagne de l'ancien candidat à l'Elysée a décidé de continuer à travailler ensemble au sein d'une agence. Nom de code : Mediascop

Le projet est né pendant la campagne du tribun Mélenchon. L'équipe de communication s'est alors constituée en agence autour d'Arnauld Champremier-Trigano. Jeune communicant quadra, passé par le journalisme, il a réuni sous le statut d'une coopérative ses collaborateurs. Le résultat donne une Scop de cinq associés, tous en CDI -précise le gérant-, à la recherche du premier client. 

"A l'issue de la campagne, on a voulu continuer à travailler ensemble, en se repositionnant sur nos métiers. On ne va pas faire uniquement de la politique, mais on veut des missions qui aient un sens pour nous", affiche-t-il. 

Et la spécialité de l’agence, c’est la communication numérique. L'un des points forts de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Si le résultat électoral n'a pas été au niveau aux attentes suscitées dans les dernières semaines avant le vote, la webcampagne du candidat du Front de gauche a connu plusieurs succès. Vainqueur de la bataille du streaming face à François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon avait aussi été mis en avant par une gestion efficace des réseaux sociaux et des vidéos LOL remarquées. Au point d'être même récupéré-parodié par une jeune chanteuseà la recherche de notoriété.  

Pour eux, la vie après Jean-Luc Mélenchon, c'est d'abord la vie après une campagne présidentielle, souffle le chef de bande. "Une campagne, c'est épuisant. A la fin, on a besoin de dormir, on compte les divorces autour de nous et on ne peut plus ouvrir un seul journal". La recette pour éviter le blues post-campagne : enchaîner ce moment intense de la vie politique française avec la création d'une entreprise. 

L'objectif de la bande est de réussir à s'émanciper de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche, tout en assumant la campagne. Pour ce qui est d'assumer, le clip de présentation de l'agence montre que Mediascop vit assez bien la référence : 

Et pour le moment, la campagne présidentielle est la seule référence de l'équipe. L'étiquette Mélenchon peut-elle faire peur aux futurs clients ? L'hypothèse est vite écartée par le fondateur de Mediascop qui assure qu'on viendra les "chercher pour les compétences et pour le savoir-faire". 

Pour s'émanciper, Arnauld Champremier-Trigano se montre assez optimiste. "C'est notre coeur de métier que de repositionner des identités", revendique-t-il. 

Afin d'y parvenir, l'équipe compte d'abord sur un premier projet. Mediascop va produire une webserie sur … sa propre agence. En six épisodes,  diffusés à partir de novembre, l'équipe va se mettre en scène dans une fiction qui racontera l'histoire d'une boite de com' dans la même situation que celle-ci. Avec pour modèle la série The Office. 

La webserie, c'est justement un savoir-faire que Mediascop a pu mettre en avant pendant la campagne. L'un des succès de la présence numérique de Jean-Luc Mélenchon a été sa webserie "En marche" : 

Et question mise en scène, Mediascop joue le coup à fond. Sur son site, l'équipe est présentée sous forme de jeu vidéo. Avec des caractéristiques spécifiques pour chaque personnage. 

 

En attendant la signature du premier client, l’équipe cherche toujours des locaux pour s’installer définitivement. Après une campagne dans le siège de Jean-Luc Mélenchon, "un lieu qu’on n’a pas choisi", précise Arnauld Champremier-Trigano, Mediascop est en transition au cœur du Marais, quartier central, chic et branché de la capitale. Mais un déménagement est prévu avec la volonté de s’établir dans le nord-est parisien, de préférence du côté de Belleville. 

Vendredi, samedi et dimanche, l’équipe sera présente à la fête de l’Huma. "L’occasion de retrouver pour la première fois ceux qui ont aimé notre campagne". "Et aussi un rendez-vous de business", assume Arnauld Champremier-Trigano. Syndicats, personnalités politiques, collectivités territoriales seront présents pour les festivités annuelles du Parti communiste français. "C’est un peu notre festival de Cannes", plaisante le gérant de Mediascop.

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