"Camouflage", "dissimulation" ... l'opposition redemande au gouvernement des explications après le drame de Brétigny

Publié à 12h07, le 19 juillet 2013 , Modifié à 13h13, le 19 juillet 2013

"Camouflage", "dissimulation" ... l'opposition redemande au gouvernement des explications après le drame de Brétigny
(Reuters)

L'opposition (re)demande des explications au gouvernement après le drame de Brétigny. Au soir de l'accident, une polémique autour d'éventuels secouristes caillassés et de vols de victime est montée entre responsables politiques des deux camps. Une information rapidement démentie par les autorités. Ce vendredi, un rapport policier révélé par Le Point remet une pièce dans la machine.

Invitée de i>TÉLÉ ce 19 juillet, la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est saisie du document pour sommer le gouvernement de "s'expliquer" :

Manifestement, il y a eu une hésitation sur le sujet, on nous a dit que c’était un acte isolé et puis aujourd’hui ce qui apparait c’est que c’était plus important que ça. Le gouvernement doit s’expliquer.

Je ne crois pas qu’on lutte contre l’horreur, la violence, en les camouflant. On lutte contre eux en les regardant, en les dénonçant, en les sanctionnant. Si le gouvernement a essayé de camoufler ça, oui c’est un problème.

Eric Ciotti avait déjà demandé la veille au gouvernement de "faire toute la transparence" sur cette affaire :

Si le contenu de ce rapport est avéré, il reviendra au Premier ministre d'expliquer pourquoi son gouvernement a sciemment minimisé les scènes de vols et de caillassage qui ont suivi l'accident. Il s'agirait-là d'une faute politique et morale que les Français ne pourraient comprendre.

Jeudi soir, Marine Le Pen s'était aussitôt fendue d'un communiqué pour accuser le gouvernement de "dissimulation", accomplie "avec la complicité évidente de certains relais médiatiques serviles".

Après l'accident du 12 juillet qui a coûté la vie à six personnes, des informations divergentes sont remontées quant à un éventuel "caillassage" des secours. Le syndicat de police Alliance, classé à droite, a même affirmé que des victimes et des cadavres avaient été "dépouillés" par des jeunes.

Une affirmation aussitôt démentie par des secouristes présents sur place et par d'autres sources policières. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a quant à lui déclaré ne pas avoir eu connaissance de ces "victimes dépouillées" et a fait état "d'actes isolés". La dernière version en date évoquait un portable de secouriste volé par un adolescent et des tensions sur le lieu de l'accident.

Le rapport de la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité (DCCRS) révélé par Le Point jeudi remet en cause cette version. On peut y lire :

À leur arrivée, les effectifs de la CRS 37 devaient repousser des individus, venus des quartiers voisins, qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles. (...)

Certains de ces fauteurs de troubles avaient réussi à s'emparer d'effets personnels éparpillés sur le sol ou sur les victimes.

Une source policière a tenu à relativiser le contenu de ce rapport auprès de l'AFP :  

Ce sont des remontées d'information faites à chaudqui doivent par la suite êtreétayées par les enquêtes et des témoignages sur PV. La situation a été gérée dans les conditions les plus sereines possibles dans de telles circonstances.

[Edit 13h] Plusieurs sources, policières et préfectorales, ont cependant tenu à relativiser le contenu de ce rapport auprès de l’AFP, mettant en lumière des incohérences chronologiques.

L'heure d'arrivée des premiers CRS sur les lieux de l'accident ferroviaire de Brétigny, une heure et demie après les secours, "ne colle pas" avec la description du rapport. Selon cette source préfectorale de l'Essonne, une première moitié de la CRS 37 dont l'intervention est relatée dans le document révélé jeudi par Le Point et auquel l'AFP a eu également accès, est arrivée vers 19h00 soit une heure et demie après l'arrivée des premiers secours qui étaient sur place entre 17h25 et 17h30. 

"Ca ne colle pas" avec la description "de scènes de pillage qui n'existent pas", a insisté cette source, précisant que la seconde partie de la CRS est arrivée à 20h23. 

 

Le parquet d'Evry a ouvert une enquête préliminaire pour vol en réunion avec violences. Le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne a également dit avoir "déclenché une enquête pour en avoir le coeur net". 

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