ET PAF - Il est désormais plus qu'improbable que les députés membres de la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac parviennent à des conclusions communes tant leur travail a viré à l'affrontement partisan. Dernier épisode en date, la lettre ouverte de Pierre Moscovici au président UDI de la commission, Charles de Courson. Sa teneur : vous racontez n'importe quoi.
Deux jours plus tôt, et alors que les auditions se poursuivaient, le député centriste a livré dans plusieurs médias des conclusions à charge contre François Hollande et Pierre Moscovici dans leur gestion du cas Cahuzac. Le ministre de l'Economie a alors médiatisé sa riposte, faisant fuiter l'existence de cette lettre ouverte à venir.
Ce 19 juillet, la fameuse lettre est publiée par lemonde.fr puis sur le blog du ministre. Il répond point par point aux conclusions personnelles de Charles de Courson et l'accuse de ne tenir "sciemment aucun compte" de ses explications.
Votre comportement montre que, loin de chercher à établir une vérité de façon impartiale, vous tentez de donner chair à une thèse politique, développée avant même le début de votre enquête.
Voici le document :
La riposte contre Charles de Courson n'est pas venue uniquement du ministre concerné. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a également été envoyée en mission commandée pour contrer le président de la commission. Lors du compte-rendu du conseil des ministres du 17 juillet, puis invitée de la matinale de France 2, elle lui a demandé de la mettre en sourdine.
Le rapporteur PS de la commission Cahuzac, Alain Claeys, a également fait entendre sa petit voix pour s'élever contre les déclarations de son président. Autant de prises de parole qui annoncent des conclusions opposées lors de la rédaction du rapport.