Commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac : la majorité et l'opposition s'écharpent déjà sur les conclusions

Publié à 10h48, le 18 juillet 2013 , Modifié à 11h11, le 18 juillet 2013

Commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac : la majorité et l'opposition s'écharpent déjà sur les conclusions
Charles de Courson (Maxppp), Najat Vallaud-Belkacem (France 2) et Alain Claeys (France 3)

Les conclusions officielles ne sont pas encore rendues mais l'opposition et la majorité s'écharpent déjà. Ce 18 juillet, Najat Vallaud-Belkacem a, une nouvelle fois, prié le président UDI de la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac ... de la mettre en sourdine.

La veille, et alors que les auditions se poursuivaient, Charles de Courson a en effet assuré que François Hollande était "parfaitement informé" du comportement fiscal de l'ancien ministre du Budget. Inacceptable pour la porte-parole du gouvernement qui l'a appelé à ne pas "faire de commentaires" et à ne pas "rajouter une commission d'interprétation à la commission d'enquête."

La ministre poursuit ce 18 juillet sur France 2. Elle accuse Charles de Courson - qui réitère ses conclusions contre le chef de l'Etat dans une interview au Figaro ce jeudi - de "distiller des doutes" et rappelle, en substance, à l'opposition que le gouvernement est déjà bien brave d'avoir accepté cette commission d'enquête :

Je suis assez surprise de la façon dont se comporte Monsieur de Courson dans cette affaire.

Rappelez-vous, par le passé, lorsque l’opposition que nous étions demandait une commission d’enquête au gouvernement. Généralement ça lui était tout bonnement refusé. Or, cette fois-ci, le gouvernement a accepté que la commission d’enquête se tienne.

Les ministres sont venus répondre devant cette commission, sous serment, de façon absolument publique, chacun peu regarder ces auditions, et la commission doit ensuite remettre un rapport dans laquelle elle délivre ses conclusions.

C’est un travail collégial qui est fait par cette commission. Voir Monsieur de Courson courir les plateaux de télévision pour commenter ce travail ne me parait pas de bon aloi. Il faut respecter les règles de cette commission.

Et de lancer un dernier scud :

Il aurait pu éviter d’aller distiller des doutes, des soupçons ou des présupposés, ici ou là.

Avant elle, c'est le rapporteur PS de la commission d'enquête, Alain Claeys, qui s'est opposé à son président Charles de Courson. Les deux ont assisté aux mêmes auditions, entendus les mêmes réponses ... mais parviennent à des conclusions opposées. Un poil partisanes.

Le 17 juillet, Alain Claeys a ainsi rétorqué à un Charles de Courson pensant avoir les "preuves" que le président était "parfaitement informé" et estimant que l'entraide fiscale lancée par Pierre Moscovici aurait pu influer sur l'enquête pénale :

Aucun élément en possession de la commission ne peut justifier une telle affirmation.

Sans préjuger des conclusions de notre commission d'enquête, on peut dire dès à présent qu'aucune intervention des services de l'Etat n'est venue entraver l'action de la justice.

La commission d'enquête doit poursuivre ses auditions, et notamment réentendre Jérôme Cahuzac pour le confronter à certains propos contradictoires. Demandée par l'opposition, l'audition de Jean-Marc Ayrault n'aura pas lieu.

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