Cazeneuve, Hamon, Estrosi : le multiplex politique du dimanche 5 janvier

Publié à 18h04, le 05 janvier 2014 , Modifié à 20h55, le 05 janvier 2014

Cazeneuve, Hamon, Estrosi : le multiplex politique du dimanche 5 janvier

MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews politiques de ce dimanche de rentrée, deux ministres et le maire de Nice. Bernard Cazeneuve, ministre délégué au Budget est l'invité de RTL, Benoît Hamon, en charge de l'économie sociale et solidaire sera sur France Inter et Christian Estrosi sur BFM TV. 

Comme tous les dimanches, le Lab sélectionne les "morceaux choisis" de ces interviews au fur et à mesure de la soirée.

>> Christian Estrosi, sur BFM TV. 

<img src="http://i.imgur.com/0cnlEry.png" alt="" width="500" />

#VOEUX FRANCOIS HOLLANDE

"Un gag", c'est le regard que porte Christian Estrosi sur les promesses du chef de l'Etat qui ne croit pas aux intentions affichées par François Hollande le 31 décembre. 

"

Je ne peux qu'applaudir ces promesses, si ce n'est que ce sont des promesses qui viennent de François Hollande et on sait ce que valent les promesses de François Hollande. Je prends cela aussi bien pour un gag que pour une technique d'embrouille, dont il est habitué. 

"

Le maire de Nice s'interroge sur "les échéances" des promesses, rappelant que le chômage devait baisser avant la fin de l'année et évoquant une "loi de finances pour 2014 qui écrase les Français de 12 milliards d'euros de plus d'impôts".  

Pour lui, François Hollande aurait du s'excuser face aux Français de ne pas avoir tenu sa promesse sur l'emploi. 

#ELEMENT DE LANGAGE

Sur la fiscalité locale, Christian Estrosi utilise régulièrement un même élément de langage : le taux de sa taxe d'imposition à Nice est bien inférieure à celle de Lille, ville dirigée par Martine Aubry.

"

Je serai très inquiet si madame Aubry devait Premier ministre. Quand on voit que la taxe d'habitation que pratique madame Aubry à Lille est de 33.5% là ou celui que j'applique à Nice est de 21.3% alors que depuis six ans nous avons pas augmenté notre taxe d'habitation...

"

Factuellement, c'est incontestableMais c'est une donnée qui ne signifie pas grand chose, si on ne mentionne pas la valeur locative moyenne d'une ville. Résultat, le montant de la taxe d’habitation pour un foyer type à Lille (un couple et deux enfants) s’établit à 966 euros contre 1.022 euros à Nice, comme l'explique France Info

#VIEILLE QUERELLE 

En débat face à Jean-Jacques Urvoas, Christian Estrosi ressort une vieille querelle qu'on eu les deux hommes par le passé. Le maire de Nice reproche au député du Finistère d'avoir parlé de "milice" au sujet de sa police municipale. 

Des mots que conteste le président de la Commission des Lois et qui lui sont pourtant bien attribués dans un article des Inrocks de décembre 2011. 

"

80% des polices municipales sont en PACA, en Rhône-Alpes et en Ile-de-France. La très grande majorité ont moins de cinq agents. Tout le monde n’a pas la milice de Christian Estrosi.

"

"Je ne m'excuse pas de mots que je ne crois pas avoir prononcés", assure Jean-Jacques Urvoas qui fait néanmois amende honorable :

"

Si j'ai prononcé ce terme, je pense qu'il est mal adapté puisque je crois avoir un minimum de culture historique dans laquelle ce terme de milice est connoté. S'il a été utilisé, il l'est à mauvais escient.

"

#DIEUDONNÉ

Le  maire de Nice a apporté son soutien à l'appel à manifester lancée par la famille Klarsfeld pour demander l'interdiction du spectacle de l'humoriste controversé Dieudonné. "Cela fait bien longtemps que j'interdis à monsieur M'Bala, M'Bala de se produire dans ma ville", a défendu l'ancien ministre.

"

Serge Klarsfeld, qui est une autorité morale considérable dans notre pays, appelle à la mobilisation pour que personne ne reste insensible à cette cause, je ne peux que soutenir cette initiative.

"

Christian Estrosi a parlé de "meetings" avec "des propos antisémites, racistes". "Si on avait plus de courage plutôt que d'essayer de se faire passer pour un humoriste on irait devant des électeurs", a-t-il lancé. 

>> Benoît Hamon, sur France Inter. 

<img src="http://i.imgur.com/9LZMDOF.png" alt="" width="500" />

#CHOMAGE 

Benoît Hamon a défendu sur France Inter la position du gouvernement : oui, pour lui, l'exécutif a inversé la courbe du chômage, comme promis par François Hollande. Mais les Français ne le perçoivent pas encore, a-t-il admis. 

"

Sur le terrain, aujourd'hui, l'inversion de la courbe du chômage qu'on constate dans les chiffres, statistiquement, n'est pas forcément perceptible immédiatement par toutes les familles.

(...)

On a commencé l'inversion de la courbe du chômage pour tout le monde, mais dans la réalité, est-ce que c'est perçu sur le terrain ? Non, tant qu'il demeure plus de trois millions de chômeurs.

"

Les derniers chiffres, publiés fin décembre, montrent que le chômage est reparti à la hausse en novembre, avec 17.800 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires. Néanmoins, François Hollande et le gouvernement estiment que l'inversion de la courbe du chômage, objectif maintes fois répété, est "amorcée", basant son argumentaire sur les chiffres trimestriels. 

#DIEUDONNÉ

Pour Benoît Hamon, la "quenelle" de Dieudonné profite à Marine Le Pen et au compte en banque de l'humoriste. C'est ce qu'il a estimé sur France Inter, jugeant qu'il n'y a plus aucune ambiguité dans le geste de Dieudonné :

"

Je le dis à tous ceux qui ont ri, ou peuvent rire encore : ce geste qu'il a popularisé, il n'y a plus d'ambiguïté sur ce qu'il est, c'est un geste aujourd'hui ouvertement antisémite et à partir de là il tombe sous le coup de la loi.

(...) 

A quoi on a affaire ? A un businessman qui fait des millions grâce à ça (...) et qui s'est fait l'entrepreneur d'un message de haine.

"

>> Bernard Cazeneuve, sur RTL. 

<img src="http://i.imgur.com/7IMR0q7.png" alt="" width="500" />

#PACTE DE RESPONSABILITE 

Bernard Cazeneuve a fait de la pédagogie autour du "pacte de responsabilité" annoncé par François Hollande lors de ses voeux du 31 décembre. Le chef de l'Etat a promis "moins de contraintes" pour les entreprises, afin de "gagner" la "bataille" de l'emploi. 

Le ministre délégué au Budget a apporté plus de précisions, en expliquant qu'il avait notamment demandé un inventaire de 150 "petites taxes" payées par les entreprises : 

"

Dans le pacte de responsabilité il y a la consolidation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), il y a la modernisation de la fiscalité des entreprises, à travers les Assises de la fiscalité, (...) le haut conseil des finances publics est saisi pour qu'on regarde ce qu'on peut moderniser dans le dialogue social pour diminuer les cotisations familles à hauteur de ce qu'est l'augmentation des cotisations retraites. 

Pour vous donner un exemple concret : il y a à peu près 150 petites taxes dont les entreprises sont redevables, qui représentent des montants en recettes très faibles pour les entreprises. J'ai demandé à ce qu'on fasse l'inventaire de ces petites taxes et qu'on regarde si on peut simplifier. Ca ne sera pas une difficulté considérable et ça peut être un élément extraordinaire de simplification. 

"

#CHANGEMENT DE CAP

Avec son pacte de responsabilité et ses annonces du 31 décembre, François Hollande a-t-il pris un tournant social-libéral ? Pas pour Bernard Cazeneuve, qui ne voit pas de changement de cap. Le ministre délégué au Budget préfère parler "d'accélération". 

"

Il ne s'agit pas d'un changement de cap, il ne s'agit pas d'une nouvelle politique, il ne s'agit pas d'un tournant, il s'agit d'un approfondissement et d'une accélération.

"

Dans son "pacte de responsabilité", François Hollande a promis une réduction des charges et simplification administrative contre embauches et relance des investissements aux entreprises. Il s'est aussi engagé à ce que l'Etat, les collectivités locales et la Sécurité sociale fassent des économies pour réduire les déficits publics. 

#DIEUDONNÉ 

Bernard Cazeneuve se refuse à tout commentaire sur les potentielles dettes qu'auraient Dieudonné à l'égard de l'Etat suite à des amendes, pour cause de secret fiscal, mais condamne fermement ses propos. Le ministre soutient son collègue Manuel Valls lorsqu'il souhaite faire interdire ses spectacles. 

Pour le ministre délégué au Budget, Dieudonné "n'est pas un humoriste, c'est un triste", dit-il l'invitant à revoir l'oeuvre de Charlie Chaplin et notamment Le Dictateur

"

Il tient meeting en incitant à la haine. Il se prétend être un personnage anti-système, il est le pire de ce que les systèmes peuvent produirent. (...) Il est révisionniste ce qui est un délit. 

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus