THEORIE DU COMPLOT -"Oui, on veut s'en prendre à lui". Alors que les décisions de justice s'accumulent contre Nicolas Sarkozy, Nathalie Koscisusko-Morizet et Christian Estrosi se disent convaincu dimanche qu'on cherche à nuir à l'ancien chef de l'Etat.
C'est Nathalie Kosciusko-Morizet qui ouvre le bal dans les colonnes du Journal du Dimanche. A la question "partagez-vous l'avis de certains sarkozystes qui évoquent un "coup monté" après l'invalidation de ses comptes de campagne ?", la candidate UMP à la mairie de Paris répond :
C'est la multiplication des procédures, et non pas l'une ou l'autre en particulier, qui m'amène à penser que oui, on veut s'en prendre à lui.
Dès qu'une procédure s'effondre, comme l'affaire Bettencourt, une autre surgit !
Affaire Bettencourt, au cours de l'instruction de laquelle Nicolas Sarkozy a été mis en examen, Affaire Tapie, puis invalidation de comptes de sa campagne de 2012... Les dossiers se succèdent au point de donner au public l'impression d'un "acharnement", assure de son côté Christian Estrosi lors du Grand Rendez-Vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien.
Pourtant, ces différents dossiers ne sont pas pris en charge par les mêmes instances. C'est par exemple le Conseil constitutionnel qui a définitivement invalidé les comptes de campagne de l'ex Président de la République ; mais c'est un juge d'instruction bordelais, Jean-Michel Gentil, qui l'a mis en examen en mars 2013 pour abus de faiblesse.
Aucun rapport, donc. Pas de quoi empêcher pour autant le maire de Nice d'évoquer un "système organisé", désignant directement François Hollande :
La seule préoccupation de François Hollande aujourd'hui quelle est-elle ? Elle est de voir le retour d'une personnalité politique comme Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène.
Oui j'affirme aujourd'hui qu'il y a un système organisé pour pouvoir empêcher le retour de Sarkozy.
Un complot ? Ou un "ressenti des Français", expression plusieurs fois utilisée au cours de l'interview ? Christian Estrosi navigue entre les deux versions, parlant de "système organisé après avoir assuré qu'il ne s'agissait que d'un "sentiment d'acharnement" :
Je ne dis pas qu'il y a un acharnement de la part du Conseil constitutionnel.
Mais quand vous prenez l'affaire Bettencourt, si vous rajoutez Kadhafi, les sondages, Tapie et maintenant cette décision, comment voulez-vous que les Français ne prennent pas ça comme une forme d'acharnement ?
Un "acharnement" qui ne date pas d'hier, puisque l'UMP se récriait dès mars contre les décisions judiciaires prises contre son ex leader.