FALLAIT PAS L’INVITER - Invité par le sénateur communiste Eric Bocquet, Dominique Strauss-Kahn a été auditionné, mercredi 26 juin, par la commission d'enquête sénatoriale sur "le rôle des banques et des acteurs financiers dans l'évasion des capitaux" en sa qualité d'expert en tant qu’ancien patron du FMI.
Si la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé, après le conseil des ministres, que DSK "n'appartient plus à la rubrique politique", Cécile Duflot, quant à elle, a une autre vision. Mais n’aurait pas non plus fait auditionner l’ancien ministre des Finances de Lionel Jospin.
Invitée de BFM TV ce jeudi 27 juin, la ministre du Logement indique ainsi qu’elle ne l’aurait pas convié au Palais du Luxembourg, mais "pas pour des raisons liées à son actualité judiciaire".
Ce qu’elle lui reproche : sa gestion de la crise grecque lorsqu’il présidait le Fonds monétaire international.
Je suis très gênée de voir l’ancien dirigeant du FMI, avec beaucoup d’assurance, donner des leçons alors même qu’on a pu constater que le traitement qui avait été infligé à la Grèce avait produit des effets qui n’étaient pas du tout ceux annoncés et qui ont été dévastateurs pour une partie de la population.
Et d’ajouter :
Il y a des gens qui sont plus ou moins en situation de donner des leçons et je ne crois pas que Dominique Strauss-Kahn soit en situation de donner beaucoup de leçons. Pour des raisons qui sont les raisons de son mandat à la tête du FMI, de ce qui s’est passé sur la crise en Europe, ce qu’il se passe encore aujourd’hui et de ce qu’il faudrait faire pour s’en sortir.
C’est donc une divergence de vue économique profonde qui sépare l’ancien socialiste Dominique Strauss-Kahn de l’écologiste Cécile Duflot.
Aussi, interrogée sur la pique lancée par DSK à François Hollande sur "la finance", l’ancienne patronne des Verts se retient de lancer "une formule désagréable", mais glisse simplement :
Je pense qu’on doit être dans un monde davantage régulé.