PAS CONTENTES ! - Comme il l’avait fait en première lecture, en mars, le Sénat, à majorité de droite, s’est opposé, mercredi 14 octobre, à la pénalisation des clients de prostitués . Un vote qui a fortement irrité plusieurs ministres.
A commencer par Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre aux droits des femmes devenue ministre de l’Education nationale et qui s’était faite, en 2013, porte-parole de la pénalisation du client que le Sénat rejette aujourd’hui. Pour l’ex porte-parole du gouvernement, ce vote de la chambre haute est "tout bonnement ahurissant" :
Face à la violence de la #prostitution, le Sénat refuse une loi protectrice pour toutes les victimes. Tout bonnement ahurissant.
— Najat Belkacem (@najatvb) 14 Octobre 2015
Plus sobre, Marisol Touraine confie sa détermination à pénaliser les clients de prostituées :
Une loi qui protège les prostituées et responsabilise les clients est nécessaire. Avec @Pascaleboistard, je reste déterminée.
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 14 Octobre 2015
Enfin, Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, estime que si la loi définitive était celle votée par le Sénat, "dans deux ans, la traite aura explosé dans notre pays" :
Si la loi était adoptée telle qu'elle sort du Sénat ce soir, dans deux ans la traite aura explosé dans notre pays. #Prostitution
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 14 Octobre 2015
Le @gouvernementFR est déterminé sur cette question et le budget de lutte contre la traité a été doublé #prostitution
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 14 Octobre 2015
Ce soir, les prostitués ont été reconnues comme victimes. Mais les réseaux et les clients ont de beaux jour devant eux #Sénat#prostitution
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 14 Octobre 2015
Le Sénat a majorité de droite s'est opposé , en deuxième lecture, à la pénalisation des clients des prostituées, comme il l'avait déjà fait en première lecture. 191 sénateurs ont voté contre un amendement du gouvernement rétablissant l'article de la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution qui prévoit cette pénalisation. 117 ont voté pour. L'article avait été supprimé en commission.Le texte devra faire l'objet d'une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune. En cas d'échec, c'est l'Assemblée, qui a voté par deux fois la pénalisation, qui aura le dernier mot.
L'amendement gouvernemental prévoit "que l'achat d'acte sexuel soit sanctionné par une contravention de cinquième classe (1.500 euros maximum) et que la récidive soit punie d'une amende de 3.750 euros".