Pas facile de se poser en candidat crédible lorsque tout le monde s'attend à ce que vous soyez débarqué dans les mois à venir. Telle est la situation de Christophe Najdovski, candidat Europe écologie-Les Verts fraichement choisi comme représentant des écolos à Paris en 2014 lors de la primaire du 8 juin .
Choisi en attendant que Cécile Duflot se déclare ? Après avoir fait savoir qu'il laisserait sa place au premier battement de cil, le candidat officiel tente de réorienter sa communication.
L'actuelle ministre a en effet toujours fait comprendre que sa décision n'était pas prise et que tout était possible d'ici à 2014 . Le 5 juin, elle louait même chez Christophe Najdvoski sa capacité à ... s'adapter :
"Le candidat Christophe Najdovski est quelqu’un qui est capable de réfléchir à une vision collective et à des positionnements, des situations politiques qui pourraient évoluer.
"
Dans son parti, beaucoup s'accordent à dire que l'actuelle ministre serait meilleure prétendante et que le candidat désigné ce 8 juin pourrait être remplacé si elle le souhaitait. Ainsi de Yves Contassot, conseiller EELV de Paris, qui déclarait au Journal du dimanche le 1er juin :
"Elle serait la meilleure candidate à Paris. Si elle décide finalement de se présenter, d'ici janvier à 2014, on refait un vote.
"
Le même jour, Christophe Najdovski lui-même semblait prêt à s'effacer à la minute ou son ancienne secrétaire nationale le demanderait :
"Si les circonstances l'amènent à se présenter à Paris, je la soutiendrai sans coup férir.
"
Depuis, l'adjoint au maire de Paris chargé de la petite enfance a été désigné par les militants et ne peut plus vraiment passer pour un candidat de substitution. Surtout si Cécile Duflot ne vient jamais jouer les remplaçantes. Son discours a donc bien changé.
Interrogé quelques minutes après sa victoire par l'AFP, il tente de s'affirmer. Ne lui parlez plus de Cécile Duflot :
"C'est de la politique fiction, cette question n'est absolument pas d'actualité.
"
Invité de France Inter ce 10 juin, Christophe Najdovski garde cette ligne. "Cécile Duflot sera-t-elle candidate à votre place ?", lui demande sans détour Pascale Clark. "Pas d'actualité", entonne le candidat :
"Je ne lis pas dans le marc de café mais, ce que je peux vous dire, c’est qu’aujourd’hui cette question n’est pas d’actualité.
Il y a eu un vote samedi, les militants se sont prononcés. Cécile Duflot a d’ailleurs voté pour moi.
"
Puis, il s'enhardit :
"Je ne suis pas là pour chauffer la place, je suis là pour faire campagne, rencontrer les Parisiens, dialoguer avec eux et porter un projetpour une écologie des solutions. (...)
Aujourd’hui ce que je sais c’est qu’elle m’apporte son soutien et que nous sommes tous rassemblés pour Paris.
"
Dans ses dernières déclarations sur le sujet, Cécile Duflot a expliqué que "la réponse [de sa candidature] ne peut être apportée aujourd'hui" et qu'aucune date d'annonce n'est fixée car "les décisions politiques se prennent en fonction des circonstances politiques".
"Les circonstances politiques de l’automne, je ne les connais pas aujourd’hui, c’est aussi simple que ça
"
Sa présence au gouvernement et la place des écologistes dans la majorité sont autant de "circonstances politiques" pouvant évoluer et influer son choix pour la mairie de Paris.