Prisons : vers une reculade de Taubira sur le mode de financement ?

Publié à 18h14, le 12 décembre 2012 , Modifié à 19h53, le 12 décembre 2012

Prisons : vers une reculade de Taubira sur le mode de financement ?
Christiane Taubira, le 21 novembre 2012, à l'Elysée. (MaxPPP)

Christiane Taubira va annoncer la construction de trois nouvelles prisons. Selon les informations de La Croix, ces établissements devraient se trouver à Riom (Puy-de-Dôme), Valence (Drôme) et Beauvais (Oise).

  

Le quotidien indique que la future maison d'arrêt de Valence devrait comprendre 456 places (contre 137 aujourd'hui), celle de Riom 554 (contre 377) et celle de Beauvais 594 (contre 361). 

Et la garde des Sceaux souhaite que les choses avancent vite. Jeudi 6 décembre, elle avait estimé que la gauche avait "hérité d'un parc pénitentiaire en mauvais état". Le lendemain, l'Observatoire international des prisons appelait l'Etat à fermer immédiatement "la maison d'arrêt hommes du centre pénitentiaire des Baumettes" de Marseille, dont les conditions inhumaines de détention ont été dénoncées par le contrôleur général des prisons, Jean-Marie Delarue.

Afin de fermer rapidement les anciennes prisons, la chancelerie s'est résolue à conserver pour les trois nouveaux établissements un mode de financement en "partenariat public-privé" (PPP) qui avait été prévu par la précédente majorité. 

Quitte à reculer sur l'avis émis sur la question en juin par Christiane Taubira. Les PPP permettent à l'Etat de recourir à l'investissement privé en contrepartie d'un loyer. Un système coûteux qui avait été très critiqué par Christiane Taubira elle même. 

Le 26 juin, dans Les Echos, la ministre de la Justice s'était montrée dure envers ce mode de financement. "Ce mode de financement n'est pas acceptable", avait-elle considéré, pointant cette façon "d'engager l'Etat sur au moins deux générations pour échapper à des crédits aujourd'hui". 

En juillet, Christiane Taubira mettait déjà en cause les PPP, dans une autre affaire. La ministre de la Justice a demandé une inspection générale sur le mode de financement du futur palais de justice de Paris, dont le contrat en partenariat public-privé.

Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que des informations exclusives du ministère de la Justice termine dans les colonnes de La Croix. Le 10 septembre elle avait déjà détaillé en avant première dans les colonnes du quotidien son projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels.

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