NAME DROPPING– Fine lettrée et amatrice de poésie, Christiane Taubira puise régulièrement dans sa culture littéraire pour mettre un peu de couleur dans ses discours.
Cette rhétorique poétique a particulièrement frappé les esprits lors des débats sur le mariage gay.
France Culture a donc voulu savoir si Christiane Taubira avait mis au point “un champ lexicographique” particulier en vue de la réunion de consensus sur la prévention de la récidive, qui s’est ouverte le 14 février.
La ministre assure que rien n’est prévu à l’avance, et que l’inspiration lui vient sur le moment.
Ca dépendra de la tonalité, ça dépendra de l’ambiance, ça dépendra de la qualité des interventions.
Et enchaîne aussitôt par une session de name droping llitéraire, petit aperçu des différentes oeuvres qu’elle pourrait citer par cœur à l’occasion de ces débats :
C'est ce quiva déterminer si c’est René Char, si c’est André Gide, si c’est Césaire, si c’est Damas....
Il y a des tas d’autres auteurs: Pablo Neruda, Thomas Guilhem, Vargas losa, y en a plein, plein, plein.
Le 29 janvier, Christiane Taubira avait terminé son discours sur le mariage gay par une citation du poète Léon Gontran-Damas - poète guyanais comptant parmi les chantres de la négritude.
Mêmes envolées lyriques pour accueillir le vote du mariage pour tous, une semaine plus tard : cette fois, c’est le poète espagnol Antonio Marchado qui est convoqué par la garde des Sceaux pour illustrer son propos sur “les jeux amoureux”.
En conclusion, Chrsitiane Taubira s’était emparée des mots du philosophe Lévinas: “Penser autrui relève de l’irréductible inquiétude pour l’autre. C’est ce que nous avons fait tout au long de ce débat”.
BONUS TRACK - Taubira superstar ? Jusque là peu populaire, et parfois critiquée, Christiane Taubira a largement gagné en notoriété tout au long des débats entourant le projet de loi sur le mariage gay.
Interrogée sur cette récente popularité, la garde des Sceaux s’est montrée modeste:
Etant donné que je n’ai pas été malheureuse des critiques.... je n’ai pas à reccueillir du bonheur, parce que je n’ai pas souffert , je n'ai pas vécu du malheur.
Le 14 février, jour de la Saint Valentin, Christiane Taubira devait recevoir le bouquet de roses : les militants pro-mariage gay avait promis de lui offrir, en remerciement de son engagement. le 13 janvier, ils avaient récolté plus de 11 000 euros de dons, dont une grande partie sera reversée aux associations de lutte contre l'homophobie.