MOUCHE DU COCHE - C'était l'engagement numéro 50 de François Hollande. Permettre aux étrangers qui vivent en France depuis cinq ans de pouvoir voter aux élections locales, comme chaque citoyen français. Pour l'adopter, une réforme constitutionnelle est nécessaire. Et qui dit réforme de la Constitution, dit majorité des deux tiers au Congrès à Versailles (députés et sénateurs réunis) nécessaire.
Problème: le compte n'y est pas . Il manque une trentaine de voix au gouvernement pour s'assurer de l'adoption du texte.
Cité par Benjamin Sportouch sur Twitter, jeudi 14 février, un ministre reconnaît "en off" que le droit de vote des étrangers est abandonné.
Un ministre : "on ne fera pas le vote des étrangers sauf retournement spectaculaire de Borloo et de ses amis" — Benjamin Sportouch (@BSportouch) February 14, 2013
Un abandon, annoncé depuis septembre , jugé trop facile, pour la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann. Elle était l'invitée de RFI ce mercredi 15 février, et n'a pas hésité à rappeler François Hollande à ses engagements.
"Je pense que quand on promet les choses, il faut les tenir.
Ceux qui ne gagnent pas une bataille sont ceux qui ne la mènent pas.
Pour ma part je pense qu'il ne faut jamais renoncer à nos principes et encore moins penser qu'on ne dépend que du point de vue des autres.
"
La phrase en question, à 7'21:
Et la sénatrice, classée à la gauche du PS, de faire allusion au mariage gay, et de plaider pour "une campagne dans l'opinion":
"Les lignes peuvent bouger, on le voit sur plein de dossiers de société.
Je souhaite qu'on dépose ce projet de loi.
"
Une réforme constitutionnelle est bien prévue par Jean-Marc Ayrault, réformant notamment le statut pénal du chef de l'Etat. Elle sera présentée en conseil des ministres début mars. Mais selon toute vraisemblance et malgré les appels répétés des députés socialistes, le droit de vote des étrangers devrait être absent du texte.
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