Philosophe, la ministre de la Justice ? Dans une interview au Journal du Dimanche, Christiane Taubira affiche en tout cas son détachement quant à l'hypothèse d'un remaniement.
Dans une interview au magazine Paris Match, le Président de la République François Hollande avait mis la pression sur son équipe gouvernementale en affirmant que"nul ministre n'était à l'abri" en cas d'un remaniement "qui viendra en son temps".
Cette phrase sybilline, immédiatement interprétée comme le signe d'un remaniement imminent, a été abondamment reprise et commentée cette semaine. François Hollande a eu beau affirmer depuis que la nouvelle était "pour l'instant sans actualité", les ministres sont depuis fréquemment interrogés sur le sujet.
Mais quand le sujet est abordé dans son interview, Christiane Taubira affiche une indifférence polie quant à la question. Elle commence par assurer ne pas en avoir été informée, "mais ce sont des choses que l'on apprend parfois par la radio..."
Mais c'est ensuite que la ministre de la Justice fait montre de détachement quant à la question :
Je ne suis pas sûre que ce soit les pires traumatismes qu'on connaisse dans sa vie. Je ne réfléchis pas à cela.
Un remaniement ? "Et alors", semble dire la ministre, qui persiste et signe immédiatement après :
Tant que j'ai la confiance du président de la République et du Premier ministre, je fais mon travail correctement.
Ce qui m'importe, c'est d'avoir la confiance des deux.
Le reste est dérisoire.
Façon de dire aux deux têtes de l'exécutif que l'ancienne députée de Guyane ne leur tiendra pas rigueur en cas de débarquement prématuré, ou d'éluder une question jugée secondaire par la ministre ?
Le calendrier de Christiane Taubira est en tous les cas chargé, avec en préparation un projet de loi sur le renforcement de la protection des sources des journalistes et la présentation lundi d'un premier bilan des zones de sécurité prioritaires (ZSP), avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.