La déchéance de la nationalité pour les terroristes binationaux nés en France, proposée par François Hollande, choque à gauche. Et pas seulement à la gauche de la gauche. Mais elle gêne aussi aux entournures à droite. Si Patrick Devedjian a pointé un problème juridique concernant l’éventualité d’une extradition, Bernard Debré est quant à lui tout simplement opposé à la binationalité. Une position défendue par… Marine Le Pen, dès 2011 et réitérée en 2014.
Invité du Brunch politique sur Sud Radio, ce dimanche 20 décembre, le député LR de Paris rappelle tout d’abord qu’il "ne vous a pas échappé qu’un certain nombre de terroristes étaient Français". Et souligne que la déchéance de nationalité "existe déjà", que "c’est déjà possible". Sauf pour les binationaux. Et c’est là que cela pose un problème à celui qui "ose tout" (comme critiquer Nicolas Sarkozy ou mettre en doute l’arrêt maladie de Claude Bartolone ). "Je crois qu’il faudrait vraiment se poser la question de la binationalité", lance Bernard Debré. Qui développe son idée :
"Est-ce qu’on peut être binational ? Je crois que les pays qui le refusent ont raison. La preuve : quand on est binational et qu’on fait la guerre contre une de vos deux nations, qu’est-ce que vous faites ?
"
"Il faut supprimer la binationalité, c’est une mesure importante", insiste encore Bernard Debré.
La suppression de la double nationalité est une vieille rengaine du Front national depuis de nombreuses années. Reprise par Marine Le Pen, elle figurait par exemple déjà dans le programme de Jean-Marie Le Pen pour la présidentielle de 2007.