Comment le FN a tenté de faire annuler une interview de Jean-Marie Le Pen sur France Inter

Publié à 12h00, le 26 mars 2015 , Modifié à 12h10, le 26 mars 2015

Comment le FN a tenté de faire annuler une interview de Jean-Marie Le Pen sur France Inter
Grosse bagare pour savoir qui portera la bonne parole © FREDERICK FLORIN / AFP

CENSURÉ - Jean-Marie Le Pen est ce qu'on appelle un bon client. Aussi est-il normal que les médias continuent d'inviter régulièrement le président d'honneur du FN. Seulement, les interventions télé ou radio du Menhir ne sont pas forcément vues d'un bon œil par le siège du parti d'extrême droite. Surtout quand cela revient à reléguer la parole de la vraie patronne, Marine Le Pen, au second plan. 

C'est pourtant ce qu'il s'est passé, le 17 mars dernier. Ce jour-là, Jean-Marie Le Pen est l'invité de la matinale de France Inter, à quelques jours des élections départementales, pour répondre aux questions de Patrick Cohen et, en bonus, à celles des auditeurs. L'occasion pour lui de disserter sur la tradition politique de sa famille (où père, fille et petite-fille sont élus). Mais aussi de minimiser les propos répréhensibles tenus par un certain nombre de candidats FN aux départementales, qu'il a qualifiés "d’esthétiques".

Probablement le genre de choses que Nanterre aurait voulu éviter. D'ailleurs, Marine Le Pen a bien tenté de faire annuler cette interview, d'après les informations de L'Obs, jeudi 26 mars. "Inquiète et mécontente" de cette invitation selon l'hebdomadaire, la présidente du FN a donc missionné Alain Vizier, attaché de presse du parti, pour obtenir de la radio qu'elle invite la fille au lieu du père. Alain Vizier confirme au Lab :

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Il aurait été normal que la présidente du parti soit invitée avant le premier tour des départementales, et non Jean-Marie Le Pen, qui aurait pu être interviewé après le second tour. Ça a été un bras-de-fer assez important, j'ai beaucoup insisté.

 

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En vain, donc. À en croire L'Obs, l'attaché de presse aurait même argué que "Le Pen est gaga" et "dit maintenant n'importe quoi". Des propos *un peu* violents (et qui font écho à certaines attaques non moins salées de Florian Philippot à l'égard de Jean-Marie Le Pen) mais qu'Alain Vizier dément avoir tenus. Il explique au Lab :

 

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Ce sont des calomnies. Je vais demander un droit de réponse. 

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On ignore cependant si l'invitation de Jean-Marie Le Pen au Grand Journal de Canal +, ce jeudi soir, à trois jours du second tour, a suscité le même émoi parmi les cadres frontistes...

>> À lire également sur Le LabSelon Le Point, Marine Le Pen estime que Jean-Marie Le Pen "n'est plus dans la ligne du FN" : "la ligne du parti, c'est moi"

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