Comment se faire virer du gouvernement en six leçons

Publié à 20h46, le 23 mai 2012 , Modifié à 21h11, le 23 mai 2012

Comment se faire virer du gouvernement en six leçons
Arnaud Montebourg lors de son premier conseil des ministres (Reuters).

La droite veut la tête d'Arnaud Montebourg. Le ministre du redressement productif vient d'être condamné pour injure publique envers cinq anciens dirigeants de SeaFrance. Suffisant pour que Nadine Morano, Eric Ciotti ou Yves Jégo demande sa démission.
Avec les déclarations de François Hollande sur l'exemplarité des ministres, le moindre dérapage pourrait conduire à une démission. Le Lab vous explique comment se faire virer du gouvernement Ayrault en six leçons.

  1. La condamnation, comme Arnaud Montebourg

    Sur leparisien.fr

    Quinze minutes après l'annonce de sa condamnation, Nadine Morano a demandé la démission d'Arnaud Montebourg. Eric Ciotti et Yves Jégo ont rapidement pris le relai. 

    L'ancien avocat a été condamné mercredi pour injure envers d'anciens membres de la direction de SeaFrance. Le ministre du Redressement productif a été condamné à un euro de dommages et intérêts pour avoir injurié Pierre Fa, Katherine Burro-Fleta, Jean-Claude Dechappe, Jean-Luc Drugeon et Vincent Launay en les traitant d'"escrocs" en septembre 2011. Il devra également leur payer 3.000 euros au titre des frais de justice et faire publier sa condamnation dans la Voix du Nord.

    Jean-Marc Ayrault a fait savoir qu'il n'était pas question de le remplacer, cette condamnation n'étant pas contraire aux valeurs de la République, alors que François Hollande, avant son élection, avait déclaré qu'il n’aurait pas autour de lui à "l’Élysée des personnes jugées et condamnées."

  2. La faute d'exemplarité sur les réseaux sociaux

    Sur lelab.europe1.fr

    La faute de communication pourrait coûter aussi cher que la faute politique. François Hollande a donné des consignes à ses ministres, et particulièrement quant à leurs activités numériques. 

    Je vous demande d'être très attentifs à votre activité numérique.

    C'était la mise en garde du président de la République aux 34 membres du gouvernement, à l’occasion du premier conseil des ministres tenu à l’Elysée. 

    Michèle Delaunay confiait ce jour au Lab qu'elle serait à l'avenir "plus vigilante". Un de ses tweets sous forme de plaisanterie a créé une polémique qu'elle ne souhaite pas renouveler. Les hautes sphères probablement non plus. 

  3. La proposition de trop, à la Leon Schwartzenberg

    Le 7 juillet 1988, le professeur Léon Schwartzenberg, alors ministre de la Santé, est contraint de remettre sa démission neuf jours après sa nomination. Un record. 

    Il a été poussé vers la sortie pour avoir exprimé des convictions personnelles sur la lutte contre la drogue ou le dépistage du sida. Léon Schwartzenberg avait publiquement évoqué sa position pour un dépistage systématique du sida chez les femmes enceintes et en faveur de la légalisation, de la mise en vente libre de la drogue, sous le contrôle de l'État.

  4. S'attaquer à un symbôle : la chasse, à la Alain Bombard

    Sur rfi.fr

    Alain Bombard fait un passage d’un mois dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy, en 1981. Un poste qu'il a tenu brièvement puisqu'il a été poussé vers la sortie à cause de ses propos sur … la chasse. 

    Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Environnement, il a tenu des propos contre la chasse à courre qui qui ont déplu aux hautes autorités. Parmi ses premiers projets, il a voulu abolir la chasse à courre. Manque de flair : François Mitterrand, dont le frère Philippe était maître d'un équipage au lièvre, s'opposa à cette interdiction symbolique.

  5. S'opposer au président de la République, à la Jean-Jacques Servan-Schreiber

    Sur vie-publique.fr

    Lors qu'un membre du gouvernement commet une faute politique grave, il peut être révoqué. Le fait de ne pas être solidaire avec la politique de sa majorité en est une. Ca n'est pas courant mais le cas s’est produit en 1974

    Jean-Jacques Servan-Schreiber, alors ministre des réformes, a exprimé publiquement son opposition à la reprise des essais nucléaires décidée par le président de la République. Il a donc été rapidement remplacé et surnommé "le turlupin" par Jacques Chirac. 

  6. Se battre avec un collègue du gouvernement

    Sur lelab.europe1.fr

    Au sein du gouvernement Ayrault, la concurrence entre ministères commence. A Bercy, il y a le pôle économie dirigée par Pierre Moscovici, et le pôle industrie réservé à Arnaud Montebourg. 

    Alors quand les deux se mêlent, chacun grogne pour défendre son pré carré, et le fait savoir. Un dirigeant socialiste estime que "Montebourg est incontrôlable". Attention à la sortie de route

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