Après cinq semaines d’audience, Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, a été condamné ce jeudi 2 novembre à la peine de 20 ans de réclusion criminelle , assortie d'une période de sûreté des deux tiers. "Justice a été rendue", a réagi l’avocat des victimes. Mais Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ne sont pas de cet avis.
Aussitôt le verdict rendu, la présidente du Front national a été la première politique à réagir sur Twitter, jugeant que la mémoire des victimes avait été "bafouée" :
"La complicité d’assassinat aurait dû être retenue contre Abdelkader Merah. J’ai une pensée pour la mémoire bafouée des victimes.
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La complicité d’assassinat aurait dû être retenue contre Abdelkader #Merah. J’ai une pensée pour la mémoire bafouée des victimes. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 2 novembre 2017
Une décision de justice qui ne passe également pas du côté de Nicolas Dupont-Aignan. Le président de Debout la France peste contre cette condamnation, trop laxiste à son goût :
"Dans moins de 15 ans, avec les remises de peine, Abdelkader Merah sera libre. Une honte !
"
Des prises de position très politiques alors que l’un des avocats de victimes de Mohamed Merah, Patrick Klugman, a estimé que "justice a été rendue". "Justice a été rendue et nous respectons la justice car c'est la justice que nous attendions", a déclaré l'avocat à la sortie de la salle d'audience, tout en "regrettant que la cour n'ait pas été au terme de sa propre démarche", car "il était possible sereinement, juridiquement de condamner l'accusé pour la complicité d'assassinats".
En revanche, la mère d'un militaire tué par Mohamed Merah a également vivement critiqué le verdict de la cour. "Je suis vraiment déçu, mon fils est mort pour rien. Je pense qu'ils (les magistrats de la cour, ndlr) n'ont pas été jusqu'au bout" , a réagi à l'énoncé du verdict Latifa Ibn Ziaten, qui depuis l'assassinat de son fils parcourt la France à la rencontre des jeunes dans les cités, les écoles ou les prisons pour les convaincre de ne pas tomber dans une "secte terroriste"
Car la cour d'assises spéciale de Paris a condamné Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle, le jugeant coupable d'association de malfaiteurs terroriste mais pas complice des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed à Toulouse et Montauban. Fettah Malki, accusé d'avoir vendu l'arme et le gilet pare-balles à Merah en connaissant sa radicalisation, a également été reconnu coupable d'association de malfaiteurs terroriste et a écopé de 14 ans de réclusion criminelle. Les peines des deux hommes sont assorties d'une peine de sûreté des deux tiers.
L'avocate générale Naïma Rudloff avait requis la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre Abdelkader Merah, au terme de cinq semaines d'un procès sous haute tension, marqué par les témoignages poignants de proches de victimes de Mohamed Merah et un contexte pesant de menace terroriste persistante depuis la vague d'attentats sans précédent ayant frappé la France.