Le libre ton de Viviane Reding sur la France et les Roms ne plait pas du tout à Jean-Christophe Lagarde. Lors du point presse hebdomadaire du groupe UDI à l'Assemblée ce 1er octobre, le porte-parole du parti de Jean-Louis Borloo s'est emporté contre la commissaire européenne à la justice :
J'ai été choqué et étonné des propos de Viviane Reding qui passe son temps à critiquer Paris et à regarder les Roms à Paris plutôt qu'à regarder les ghettos dans lesquels ils vivent en Roumanie.
Elle est censée être garante des droits de l'homme. Donc bienvenue à Paris quand c'est pour du shopping ...
Après les propos de Manuel Valls prônant l'expulsion des Roms et jugeant "illusoire" leur intégration, la commissaire européenne à la justice a dénoncé un parfum "d'électoralisme" en France sur ce sujet :
Si je ne me trompe, il y a de l'élection en l'air en France. A chaque fois qu'on ne veut pas parler de choses importantes comme le budget, comme les dettes, on trouve de nouveau les Roms. (...)
Depuis quelques années déjà, la question aurait pu être résolue mieux qu'elle ne l'est aujourd'hui. Je m'étonne.
Viviane Reding a également précisé qu'en tant que citoyens européens, les Roms - "des individus" avant tout - avaient le droit de circuler librement pendant trois mois. Puis critiqué la politique d'intégration française :
La France a signé une stratégie nationale d'intégration des Roms. Or l'argent n'arrive pas où il y doit arriver, dans les communes, chez les maires, là où il y a les problèmes.
Surtout, Viviane Reding a déjà un passif sur la France et les Roms ... avec Nicolas Sarkozy. En septembre 2010, la commissaire européenne s'était alarméeaprès la publication d'une circulaire ciblant expressément les Roms pour les expulsions :
J'ai été personnellement interpellée par des circonstances qui donnent l'impression que des personnes sont renvoyées d'un État membre (de l'UE) juste parce qu'elles appartiennent à une certaine minorité ethnique.
Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Seconde Guerre mondiale.
Delphine Legouté et Sebastien Tronche