Il a beau passer son temps à dénoncer "la présence d'une cinquième colonne en France" , Christian Estrosi n'en est pas moins aux petits soins des islamistes. C'est en tout cas ce qu'affirme Marion Maréchal–Le Pen, ce mardi 18 août.
Sur Twitter, la tête de liste FN pour les régionales en PACA relaie un article de Nice Matin , une interview de l'imam de la mosquée Attaqwa, à Nice. Dans cet entretien, il est notamment question des rapports qu'entretient Abdelkader Saouni avec la municipalité. Des rapports plutôt bons, à en croire l'imam. Ce qui amène Marion Maréchal-Le Pen à cette conclusion :
"Avec Christian Estrosi, les islamistes n'ont même plus besoin de prières de rue pour se faire entendre à Nice.
"
Avec @cestrosi, les islamistes n'ont même plus besoin de prières de rue pr se faire entendre à #Nice06, dixit l'imam: pic.twitter.com/eX5orL3ngM
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 18 Août 2015Contacté par Le Lab, Christian Estrosi dénonce "un non-sujet". Il dit :
"Que la candidate du Front national prenne tous les musulmans de France pour des islamistes est un non-sujet. Je lui laisse penser ce qu'elle veut. Moi, je m'occupe de mes électeurs.
"
Et le maire de Nice de préciser que son "parcours politique rend peu crédibles les accusations de son adversaire".
Au Lab, un proche de la députée FN du Vaucluse explique plus en détail le tweet et notamment cette assimilation de l'imam à un islamiste :
"Le tweet est dirigé contre les prières de rues qui sont une revendication politique. Or les islamistes sont des musulmans qui ont une revendication politique.
"
On ajoute également que la mosquée Attaqwa a reçu en mars dernier Hani Ramadan, frère de Tariq Ramadan et "favorable à la lapidation" ou encore "un membre du Conseil européen pour la fatwa et la recherche" en janvier 2015 (voir ci-dessous) :
Dans cette interview à Nice Matin, Abdelkader Saouni est effectivement invité à réagir à la tenue, le 8 août, d'une prière de rue au pied d'une tour HLM située dans le quartier Bon-Voyage. Le religieux évoque alors ses rapports avec la mairie de Nice, dirigée par Christian Estrosi. Il dit :
"Nous avons la chance d'avoir une oreille attentive. Ce n'était pas le cas avant, sous Jacques Peyrat.
"
L'imam se refuse en revanche d'endosser la robe d'avocat de la mairie. "Nous avons des relations pour des consultations sur le problème de l'islam à Nice : c'est sur un terrain administratif et non politique", ajoute-t-il.
L'attaque signée Marion Maréchal-Le Pen montre une autre chose : la tête de liste FN ne compte faire aucun cadeau à son adversaire LR aux régionales. Et réciproquement.
Fin juillet, l'actuel maire de Nice avait par exemple demandé à Marine Le Pen d’exclure sa nièce du FN à cause de son rapprochement avec une ancienne figure du Bloc identitaire. Une "boutade" , avait-il expliqué par la suite.
Les deux ont quand même un point commun : dans une région marquée par la religion chrétienne, ils mettent en avant leur foi dès que l'occasion se présente .
[EDIT 19h50] Ajout réaction de Christian Estrosi
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