De vous à moi, la correspondance NKM/Taubira

Publié à 15h42, le 10 février 2013 , Modifié à 21h40, le 10 février 2013

De vous à moi, la correspondance NKM/Taubira
Christiane Taubira et Nathalie Kosciusko-Morizet à l'Assemblée nationale. (Montage Le Lab/ MaxPPP)

BILLET(S) DOUX - "J'entreprends cette conversation parce que vous avez fait savoir que vous alliez vous abstenir sur le projet de loi mariage et adoption pour les couples de même sexe". La Garde des Sceaux, Christiane Taubira a publié samedi 9 février un billet sur son blog adressé à "Nathalie".

Je ne vous appelle pas au secours. Je vous appelle à vous-même.
Et ce faisant, en espérant que ni les mots ni le ton n'ont changé la nature de cette conversation, je m'adresse à celles et ceux qui hésitent encore.

C'est en réalité à la députée-maire de Longjumeau, Nathalie Kosciusko-Morizet qu'est adressé ce billet. Cette dernière, comme plusieurs députés UMP, ont annoncé ne pas suivre la ligne majoritaire de leur parti en ce qui concerne le projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. Sans se déclarer favorable au projet, NKM veut s'abstenir.

Citant Aristote et Gilbert Bécaud, la ministre invite quant à elle la députée, et comme elle le dit, tous ceux qui "hésitent encore", à bien considérer les enjeux de la question

Le mariage contient une forte charge symbolique, du fait de la mémoire qu'il transporte et des marques qu'il porte des conquêtes de la laïcité sur l'état civil, des acquis d'égalité, pour les femmes, puis pour les enfants.

Ca n'est pas de l'hésitation, répond en substance NKM dès le lendemain. Dans un billet publié sur son blog dimanche vers 13h - et sobrement intitulé "Chère Christiane." - la députée-maire se garde de citer le poète René Char mais ne résiste pas au plaisir de parler de "dazibao", un affichage public en Chine pour informer la population sur un sujet politique ou moral.

Sur le fond, l'ex-ministre de l'Ecologie assure ne faire preuve d'"aucune molesse", ni "de tergiversations". Mais sur la forme, elle aussi semble avoir - un peu - succombé à la Taubiramania de ces dernières semaines. Elle tresse en effet un portrait mi-critique, mi-flatteur de la ministre qui l'a prise à partie :

En vérité, s’ouvre un bien curieux paradoxe : tout est fait pour diviser, ce qui ne vous ressemble guère.

Tout divise et voilà que par le hasard et le talent de votre verbe vous êtes érigée en mère de cette transformation aux conséquences encore inconnues.

Quoique critique, le billet se veut courtois et se conclut par un très urbain "Bien à vous". La porte laissée ouverte à une plus ample relation épistolaire ?

Du rab sur le Lab

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